Thierry Ardisson gagne son procès contre Canal+. Selon une information de "La Lettre A", le tribunal de commerce de Paris a condamné hier Canal+ à verser 811.500 euros à la société de l'animateur, Ardis SAS, pour "rupture brutale des relations commerciales". Thierry Ardisson réclamait 6,8 millions d'euros à son ex-employeur. Selon nos informations, l'animateur devrait faire appel de cette décision, jugeant la somme obtenue trop faible.
Ce contentieux entre le groupe Canal et son ancienne figure de proue est lié à l'arrêt en 2019 des deux émissions que Thierry Ardisson animait sur C8 : "Les Terriens du samedi", diffusée depuis 2006 sur Canal+, puis sur C8 à partir de 2016, et programmée sous le nom de "Salut les terriens !" jusqu'en 2018. Depuis la rentrée 2017, l'animateur fournissait aussi à C8 un second talk-show hebdomadaire intitulé "Les Terriens du dimanche". La première émission était facturée 198.000 le numéro à la chaîne du groupe Canal+, contre 155.000 euros pour le deuxième, toujours selon "La Lettre A". Au total, ces deux programmes rapportaient près de 13,3 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel à Ardis SAS, la société de Thierry Ardisson, avec une marge brute de 25%, soit 3,3 millions d'euros.
En mai 2019, C8 avait demandé à Thierry Ardisson de fournir ses émissions pour deux fois moins cher, ce que l'animateur avait refusé, provoquant l'arrêt des programmes. Cette décision avait été annoncée à Thierry Ardisson en mai 2019, un délai trop court selon les juges qui ont estimé que 4,5 mois auraient dû être laissés à l'animateur pour se retourner. Thierry Ardisson avait dans la foulée décidé de quitter le groupe Canal.
Thierry Ardisson n'a en revanche rien obtenu du tribunal concernant le préjudice moral et professionnel, pour lequel il réclamait pourtant 1 million d'euros à son ex-employeur. Dans sa décision, le tribunal de commerce de Paris a aussi ordonné à C8 de verser 269.333 euros à Téléparis, le prestataire qui assurait le tournage des deux émissions pour 9,9 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. Cette société détenue par Stéphane Simon (50,06 %) et Thierry Ardisson (49,94 %), affichait une marge brute de 16%, soit près de 1,6 million d'euros.
Ce n'est pas la première fois que Canal+ est condamné à sortir le chéquier après le départ de l'un de ses anciens animateurs. En 2016, c'est ainsi Maïtena Biraben qui s'était retournée contre son ancien employeur à la suite de son départ de la chaîne. En septembre 2018, Canal+ avait été condamné à verser 3,4 millions d'euros à l'ex-animatrice du "Grand Journal".
Contacté par puremedias.com, le groupe Canal+ n'a pour l'instant pas fait de commentaires.