Les journalistes sont-ils trop obsédés par Twitter ? C'est la question que s'est posée la rédaction en chef du site américain "Business Insider". Elle a ainsi décidé de se lancer dans une drôle d'expérience toute la semaine en interdisant à ses journalistes de se connecter sur Twitter durant leurs heures de travail. Par ailleurs, ils n'ont pas le droit d'utiliser des citations issues du réseau social pour enrichir leurs articles.
Max Tani, journaliste au "Daily Beast", a relaté la semaine dernière sur Twitter la note des rédacteurs en chef aux journalistes de "Business Insider" : "Nous mettons en oeuvre le 'Great Twitter Ban'. Comme nous le savons, Twitter sert trop souvent de chambre d'écho pour les médias et il peut constituer une béquille pour les journalistes et les rédacteurs. En 'bannissant' Twitter pendant une semaine, nous vous mettons au défi de développer vos propres idées, d'améliorer vos compétences en matière de reportage et de devenir plus productifs."
La note assure que "d'excellentes histoires originales" seront écrites cette semaine et elles renforceront "le trafic" du site. Les rédacteurs en chef soulignent qu'aucun article ne pourra reprendre des propos tenus sur Twitter, même s'ils conviennent que certains sujets issus du réseau social seraient intéressants pour "Business Insider" : "Ces histoires ont de la valeur, mais dans le cadre de l'expérience, nous ne pourrons pas les faire". Enfin, seuls les comptes officiels de "Business Insider" continueront à tweeter.
Les autres réseaux sociaux seront cependant accessibles aux journalistes et quelques uns pourront jeter un coup d'oeil sur le réseau social à certains moments de la journée, afin de ne pas rater une information importante. "Si vous travaillez sur une histoire qui vous oblige à utiliser Twitter, vous pouvez obtenir une exemption mais il doit y avoir une raison valable pour l'utiliser", poursuit la note. Et de terminer : "Si vous craignez que ce défi n'affecte matériellement votre travail, venez en discuter. Le but est de pousser votre créativité, pas de vous handicaper."
Ainsi, l'ensemble des journalistes de "Business Insider" se sont pris au jeu et n'ont pas montré de signe de vie sur le réseau social. Certains ont même trouvé des astuces pour contourner les règles. Ainsi, le journaliste politique Joe Perticone a invité ses près de 21.000 abonnés à le suivre sur Instagram pour échanger avec lui et l'informer. De son côté, sa collègue Kristin Salaky a rendu son adresse mail publique afin que les internautes puissent la contacter.