Diam's dit tout de Mélanie. A moins que ce soit le contraire. Dans un livre autobiographique en librairie le 27 septembre, la chanteuse se raconte sans masquer ses zones d'ombre : son enfance, le début de sa carrière, le succès mais aussi l'absence de son père, son séjour en hôpital psychiatrique, sa tentative de suicide, sa conversion à l'Islam... et la naissance de son premier enfant au printemps dernier !
"Je dirais que je me suis cherchée, que je me suis découverte et que j'ai appris à m'aimer et qu'aujourd'hui je suis en paix". Diam's va bien. C'est le message essentiel que la jeune femme veut faire passer dans son "autobiographie" dont Le Nouvel Obs publie cette semaine les bonnes feuilles. Après deux années de silence radio, la jeune femme revient sur son parcours. Au départ tout va bien, elle se donne à fond dans une passion du rap qui l'épanouit : "J'avais le sentiment que me jeter à fond dans la musique donnerait un sens à ma vie", écrit-elle.
Mais, très vite, avec le succès, la machine déraille. Elle se découvre "bipolaire". "Je devenais peu à peu 'borderline', je passais souvent d'un état à un autre sans raison apparente (...). Le soir, quand je rentrais chez moi, mon petit appartement était désert. J'avais beau être devenue célèbre, il m'arrivait de pleurer seule comme une enfant en allant me coucher." Un mal-être qu'elle explique en partie par l'absence de son père, que petite elle ne voyait que 2 à 3 fois par an, avant de perdre contact. "Entendre des centaines, des milliers de personnes te déclarer que tu es, je cite, importante pour eux, c'est comme si on me témoignait enfin ce que j'attendais depuis l'enfance. L'absence de mon père était un problème central dans ma vie, je le vivais ainsi et mettais beaucoup de mon mal-être sur le compte de son indifférence, de son silence".
Deux semaines avant les Victoires de la musiques 2008, où elle a chanté en larmes "Ma France à moi", Diam's sortait de clinique psychiatrique. "Je venais d'y faire un séjour d'un mois et demi, et d'y entamer ma discrète mais indéniable descente dans les ténèbres (...) Si je me suis retrouvée dans cet endroit, c'est tout simplement parce que, deux jours auparavant, j'avais été prise d'une crise de folie, toute seule chez moi. J'avais été à deux doigts de me tuer ou de faire une très grosse bêtise (...) et j'ai compris qu'il fallait que je me soigne."
Diam's raconte pourquoi, après ce drame personnel, elle a décidé de vivre cachée. "Le psychiatre (...) m'a bien fait comprendre qu'il était préférable de prendre du repos pendant un certain temps. Un repos sous surveillance, sous assistance et, surtout, sous silence." Un silence visiblement vital qui ne l'a pas empêché de rester très fragile. La chanteuse fait une tentative de suicide, qu'elle raconte de façon détaillée mais pudique dans son livre.
Ce passé, Diam's le décrypte longuement, comme si elle avait besoin de tourner la page. Aujourd'hui, la chanteuse dit se sentir mieux et révèle avoir donné naissance au printemps à son premier enfant. Elle explique également sa très commentée conversion à l'islam. Croyante mais perdue, Diam's a ressenti, presque subitement, le besoin de prier avec une amie. Devenue croyante et pratiquante, Mélanie a envie de se convertir. Un acte dont elle bouscule le protocole car elle n'a pas de témoin. Diam's dit avoir ce jour-là parlé à Dieu : "Je suis prête à tout suivre et à tout pratiquer, pardonne-moi pour mon passé car je ne savais pas".