Vincent Bolloré au Sénat : "Vous allez être surpris par la remontée du nombre d'abonnés à Canal"
Publié le 22 juin 2016 à 11:40
Par Julien Bellver
Ce matin, le président du directoire de Vivendi était auditionné au Sénat.
Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi. Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi.© Abaca
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Quelle stratégie pour Vivendi et ses filiales, dont Canal+ ? Ce matin, à partir de 9h30, la Commission de la Culture, de l'éducation et de la communication du Sénat auditionne, en salle Médicis, Vincent Bolloré. Un rendez-vous manqué à plusieurs reprises. Mais à l'heure où iTELE et Canal+ traversent une crise sans précédent, ses réponses sont très attendues, notamment par les salariés du groupe. Suivez notre direct. L'audition est diffusée en streaming sur le site du Sénat.

09h32. Vincent Bolloré est arrivé sur place. Il est accompagné d'Arnaud de Puyfontaine, président du directoire, de Maxime Saada et de Jean-Christophe Thiery, de Canal+.

09h40. Catherine Morin-Desailly, Présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication, rappelle les obligations de Canal+ et de sa convention avec le CSA.

09h42. "Nous sommes très attachés à la liberté de l'information, à l'indépendance de la création, comment voyez-vous votre rôle ? Nul ne conteste les prérogatives de l'actionnaire mais certains observateurs ont pu avoir le sentiment que vous agissiez en tant que directeur des programmes et directeur de l'information", lance Mme Morin-Desailly.

09h43. Vincent Bolloré prend la parle et rappelle son parcours et celui de son groupe, avant Canal+ et Vivendi.

"Je ne suis pas la cause des problèmes à Canal, mais leur conséquence, et peut-être leur solution"

09h47. "A côté de la culture américaine et asiatique, la culture européenne a une place à prendre dans le monde (...) C'est ce pari que nous avons fait. Il n'y a pas en France un groupe qui avait envie de devenir le champion de cette culture dans le monde".

09h48. "Mon travail a été de nommer une équipe et de fixer un cap".

09h50. "L'histoire de Canal+ laisse à penser que quand je suis arrivé à Canal+, les problèmes ont commencé. Je ne suis pas la cause, mais leur conséquence, et peut-être leur solution". Vincent Bolloré rappelle "les mauvais chiffres" de Canal+ en France. "C'est assez risible", de voir certaines personnes contester ces pertes, estime Bolloré. "Vivendi était obligé d'intervenir rapidement", explique-t-il. Ces "pertes", engagent "des besoins en cash de Vivendi pour couvrir ces pertes".

09h55. Vincent Bolloré rappelle qu'il y a eu "zéro plan social", "Nous avons juste changé les dirigeants, dans des conditions extrêmement confortables", explique-t-il. "Je comprends l'émotion mais je ne peux malheureusement pas laisser passer la situation", précise-t-il.

"Je ne suis là que pour prendre les coups, je tire la foudre sur moi"

09h57. "Je ne suis là que pour prendre les coups, je tire la foudre sur moi, mais je dois assurer une continuité dans ce plan". Vincent Bolloré rappelle que l'essentiel de l'actionnariat de Vivendi est anglo-saxon. "Les grands actionnaires sont des groupes qui n'ont aucune envie d'aller mettre 400 millions par an" pour Canal+. "Il était nécessaire de faire cette diète, elle va porter ces fruits. Canal était arrivé au bout de son modèle", explique-t-il.10

10h00 "Nous finançons 500 millions par an pour le cinéma, nous produisons 200 films par an", précise Vincent Bolloré . "Nous allons poursuivre le développement dans le cinéma et même l'accentuer".

10h09. "J'ai la joie ou la tristesse de vous dire que je pense que Canal est redressé. Le cap qui est suivi, quand je vois les équipes qui travaillent ensemble, je pense que sous la terre, les observateurs extérieurs de le voient pas, les choses vont pousser à un moment. Les gens se sont inquiétés trop tard. Les résultats seront assez visibles rapidement".

"Nos abonnés à Cannes ont trouvé que c'était plutôt mieux que les autres années"

10h17. "On a réduit les habitudes, les trains de vie. Nos abonnés à Cannes ont trouvé que c'était plutôt mieux que les autres années (...) Le documentaire sur le Crédit Mutuel, je ne l'ai jamais vu. Et les histoires sur le publireportages... Je n'ai pas le pouvoir physique ou moral d'aller supprimer quoi que ce soit, tout cela, ce sont des blagues ! Je n'ai pas le pouvoir d'aller en régie".

10h21. Vincent Bolloré ne semble pas convaincu par la stratégie de convergence entre "les tuyaux" et les contenus mis en oeuvre par Patrick Drahi à SFR. "En tant qu'actionnaire de référence, je pense qu'il n'est pas souhaitable de faire le téléphone et les contenus. Je pense que c'est très difficile et très coûteux et que c'est plus simple de faire ce qu'on fait nous".

10h25. Vincent Bolloré passe la parole à Maxime Saada, DG de Canal+ et patron de Dailymotion. "Il n'y a jamais eu la moindre intervention de Jean-Christophe (Thiery, président du directoire de Canal+, ndlr) ou Vincent sur un programme de la galaxie Canal+", affirme le cadre du groupe. "Je m'étonne qu'on questionne la liberté éditoriale de Canal. C'est un élément clé pour nos abonnés", affirme Maxime Saada, citant les émissions satiriques de Canal+, de "Groland" aux "Guignols".

"Le Crédit Mutuel n'est pas particulièrement lié avec Vivendi ou le groupe Bolloré"

10h33. Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, prend la parole. "Il est essentiel pour Vivendi de créer un effet de taille", estime-t-il, rappelant l'émergence de géants mondiaux des contenus comme Netflix ces dernières années. "Nous pensons qu'il vaut mieux être excellent dans les contenus et avoir des partenariats privilégiés dans les télécoms plutôt que de faire les deux métiers", explique-t-il. "Vivendi est un groupe de contenus".

10h43. "Les faits sont là. Il y a un reportage validé sur le Crédit Mutuel et il est déprogrammé", estime le sénateur David Assouline, qui interroge les cadres de Vivendi sur le financement du cinéma français par Canal+ et ses éventuelles évolutions. "C'est grave comme accusation", lance David Assouline concernant les propos de Vincent Bolloré sur le reportage de "Complément d'enquête". Et d'évoquer les suppressions de postes à d'iTELE : "C'est la destruction d'une rédaction" s'inquiète le sénateur. "Je mets tout sur la table", résume David Assouline.

10h49. Vincent Bolloré répond à la "charge étonnante" de David Assouline. "Personne du groupe Bolloré n'a été sur ces plantations y travailler", explique-t-il à propos de l'affaire "Complément d'enquête". "Le procès dira ce qu'il en est". "Le Crédit Mutuel n'est pas particulièrement lié avec Vivendi ou le groupe Bolloré".

"Aucune consigne n'a été donnée aux journalistes d'ITELE pour faire des publi-reportages"

10h55. Maxime Saada prend la parole. "France télévision a diffusé le doc sur le Crédit Mutuel parce qu'on l'a autorisé à le faire", souligne-t-il. Sur iTELE, il précise : "Aucune consigne n'a été donnée aux journalistes d'ITELE pour faire des publi-reportages. Ca n'a aucun sens !". "Il n'y a pas de destruction de la rédaction", corrige aussi le DG de Canal, rappelant qu'il n'y a pas de licenciements prévus mais juste le non-renouvellement de CDDU.

11h00. "Il y a un avenir pour iTELE au sein du groupe Canal+", réaffirme Jean-Christophe Thiery. "Sur les CDDU, on se plie aux demandes de l'inspection du travail", précise-t-il.

11h05. "Notre groupe doit soutenir l'exception culturelle et même l'exporter", estime Vincent Bolloré.

11h17. "Arnaud de Puyfontaine ne pense qu'à entrer dans le livre et je l'appuierai dans sa démarche", annonce Vincent Bolloré. "Il y aura des nouveaux talents et des cases réservées aux nouveaux talents", ajoute-t-il à propos des grilles des chaînes de télé du groupe "qui ne sont pas encore arrêtées"'. "Vivendi, c'est le cumul de la culture et de la réussite économique. Nous ne demandons pas votre aide. On aimerait juste ne pas être tout le temps attaqué", lance l'industriel aux sénateurs. "Je répond les yeux dans les yeux. Ce sont des prétextes pour ne pas faire la diète", estime-t-il à propos des accusations de censure.

"Vous allez être surpris par la remontée du nombre d'abonnés à Canal"

11h29. "Les abonnés, c'est 1,5 milliard de recettes. Le clair c'est 60 millions d'euros de recettes. Ce n'est même pas 5% des recettes totales. Si vous faites du clair, vous perdrez des abonnés. La vitrine du clair, c'est des blagues !", estime Vincent Bolloré. "On n'a jamais réussi à montrer que les émissions en clair se traduisaient par des abonnements supplémentaires. Ca crée de la notoriété mais ça ne motive pas l'abonnement" selon Maxime Saada. "Il n'y a pas un groupe de télévision payante qui fait du clair. Quand on est les seuls à faire un truc, il faudrait peut-être s'interroger", tranche le tycoon breton.

11h35. "Je suis là pour augmenter le nombre d'abonnés. Pour la première fois depuis longtemps, le nombre d'abonnés a augmenté en juin par rapport à juin de l'année dernière", selon Vincent Bolloré. "Sur Canal, il va y avoir des tas d'animateurs qui vont arriver". "Vous allez être surpris par la remontée du nombre d'abonnés à Canal", annonce-t-il.

11h42. A propos du deal avorté avec beIN : "Je ne suis pas responsable des injonctions décidées avant mon arrivée", explique Vincent Bolloré. "Avec la volatilité des droits, on ne sait pas à quoi on doit d'abonner. L'idée, c'était d'avoir une vitrine". "On devra faire plus de diète que prévu, on n'avait pas de plan B". Il réaffirme que "sur les 8.000 personnes, il y en a peut-être 200 qui ne sont pas contentes chez Canal".

11h56. Fin de l'audition. Merci pour votre fidélité.

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