S'agit-il d'un premier pas en avant vers la fin des supports matériels pour l'industrie du cinéma ? Début août, les "Gardien de la galaxie Vol.3" sera le dernier film à sortir physiquement dans les magasins. Le reste des films produits par Walt Disney Studios seront encore disponibles à l'achat jusqu'à épuisement des stocks. L'entreprise ne commercialisera ensuite plus de DVD ni de Blu-ray en Australie et Nouvelle-Zélande, a annoncé la chaîne australienne 7news. Le géant de la production audiovisuelle estime que ses ventes de films en version physique ne sont plus suffisantes pour assurer sa présence sur le marché dans cette région du monde.
Après leur passage en salles dans ces pays, les films produits par Disney seront ensuite uniquement disponibles sur la plateforme de vidéo à la demande Disney+. Depuis son lancement en 2019 aux Etats-Unis, puis en 2020 dans le reste du monde, le catalogue de films, séries et documentaires en streaming de Disney, a convaincu plus de 150 millions d'abonnés.
Les contenus proposés incluent les productions des studios Disney, Lucasfilm ("Star Wars"), ou encore des studios Marvel. La décision de l'entreprise mère de Mickey marque également sa volonté d'accroître le nombre d'abonnés de son service en ligne.
À la suite de cette annonce, de nombreux fans des studios Disney ont écrit sur les réseaux sociaux leurs craintes de ne plus avoir accès à certains films. Ils craignent que les production ayant atteint de faibles scores au box-office ne soient pas mises en avant sur la plateforme de vidéo à la demande.
S'il s'agit d'une première concernant la sortie en support physique, le géant de l'animation a déjà fait l'impasse sur le passage sur grand écran. Le 4 septembre 2020, l'adaptation en live-action du film "Mulan" avait été mise à la disposition des abonnés de Disney+ en exclusivité.
Pour pouvoir découvrir les aventures de l'héroïne, les abonnés devaient alors débourser 29,99 dollars (environ 25 euros) en plus de leur abonnement mensuel. Cette décision, qui n'a ensuite jamais été reconduite, avait été motivée par la crise du Covid-19, repoussant à plusieurs reprises la sortie du long-métrage.
En France, les studios Disney avaient réitéré la manoeuvre en ne diffusant pas sur grand écran "Avalonia, l'étrange voyage" ("Strange World"). L'objectif était de protester contre la nouvelle chronologie des médias dans le pays.
Sur les trois premiers mois de 2023, Disney a connu un recul de quatre millions d'abonnés à Disney+ en net, pour atteindre 157,8 millions. Il s'agissait alors du deuxième trimestre de perte d'abonnement pour la plateforme. Son principal rival, Netflix, concluait dans le même temps trois trimestres de croissance d'affilée pour atteindre 238 millions d'abonnés.