La magie de Disney en prend un coup. Mercredi soir, l'entreprise américaine de divertissement a présenté ses résultats pour le premier trimestre de l'année 2023. Elle est prise dans deux vents contraires. Si ces résultats ne sont pas fantastiques, ils restent meilleurs que n'avaient anticipé les analystes. Au total, l'entreprise a dégagé un chiffre d'affaires de 23,5 milliards de dollars (+8%) d'octobre à décembre 2022.
Le vrai point noir de cette présentation concerne Disney+, le service de streaming vedette du groupe. Sur ces trois mois, 2,4 millions d'abonnés ont quitté le navire, pour 161,8 millions au total. C'est la première fois depuis son lancement en 2019 que la plateforme voit sa base d'utilisateurs évoluer à la baisse. Au total, sa branche streaming (Disney+, Hulu, ESPN+) accuse un milliard de dollars de pertes. Encore une fois, moins que ne pouvaient le craindre les analystes.
Ces pertes sont suffisantes pour que Bob Iger, sorti de la retraite pour reprendre les rênes du groupe, annonce un plan de réductions des coûts. Il espère économiser 5,5 milliards de dollars. Comme d'autres entreprises des secteurs de la Tech et des médias, Disney va supprimer des postes. Ils prévoient d'en couper 7.000, soit 4% de la masse salariale du groupe. Cette logique d'austérité ne va cependant pas mener Disney à vendre ESPN, sa filiale dédiée au sport télé et streaming, comme peuvent le demander certains actionnaires activistes.
Ce plan de réduction des coûts, couplé aux résultats pas si catastrophiques et au potentiel retour d'un versement des dividendes aux actionnaires, a fait bondir la valeur boursière du groupe de 5,4%. Une bonne nouvelle pour le titre qui a plongé de 43% depuis mars 2021.
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Bob Iger, qui remplace Bob Chapek, veut revoir les priorités de son groupe. Il entend replacer le curseur vers les activités traditionnelles que sont la télévision et le cinéma, et rétrograder au second plan le streaming. Il a d'ailleurs annoncé l'arrivée prochaine de la "Reine des neiges 3" et de "Toy Story 5". Des grandes licences très lucratives.
Chose impensable sous la précédente direction, Disney pourrait recommencer à vendre des programmes à ses compétiteurs comme l'a révélé l'agence "Bloomberg". Il y a encore quelques années, des séries Marvel pouvaient être disponibles sur Netflix : "Daredevil", "Jessica Jones", "Luke Cage". Les acteurs de la télévision, y compris française, pourraient aussi en profiter...