Des audiences en berne mais des prix toujours à la hausse. C'est le paradoxe du dernier appel d'offres pour les droits de retransmission de la Ligue des champions et l'Europa League jusqu'en 2020-21. L'opérateur britannique BT a déboursé 1,2 milliard de livres pour les conserver trois ans, soit 1,4 milliard d'euros. Un prix en hausse de 32% par rapport au précédent appel d'offres ! Ces six dernières années, le tarif des droits pour cette compétition n'a cessé de monter alors qu'elle est de moins en moins regardée à la télévision. "Nous payons plus mais nous obtenons beaucoup plus, 35% de plus de créneaux de diffusion par exemple, et une exclusivité complète au lieu d'un partage avec ITV", s'est néanmoins félicité l'un des patrons de l'opérateur auprès de Reuters.
Qu'importe le prix et l'audience, le foot reste un formidable argument pour recruter des clients. Comme en France, la compétition est féroce Outre-Manche pour obtenir les droits de ces grandes compétitions. BT est en concurrence directe avec le bouquet satellite Sky, très présent sur le marché des droits sportifs.
Cet affrontement entre les deux acteurs convergents (médias et télécoms) ressemble beaucoup à la compétition entre SFR (Altice) et Canal+ (Vivendi) en France. Comme chez nous, BT cherche à consolider son offre de contenus pour recruter des abonnés à ses services mobiles et internet. Une stratégie payante depuis 2013, BT est le premier opérateur à recruter de nouveaux clients. Mais ses investissements massifs dans son réseau ces dernières années ne sont pas étrangers à ses bonnes performances commerciales. En France aussi, SFR a décidé de développer et améliorer ses infrastructures.