Ambiance polaire en plateau. Si l'atmosphère était si froide ce matin au début de l'interview matinale de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et sur BFMTV, ce n'était pas seulement en raison des températures extérieures. Son invitée, Ségolène Royal, ambassadrice des pôles Arctique et Antarctique, était venue pour parler de la nouvelle conférence sur le climat, la COP 23. Las, le journaliste a débuté l'entretien par des questions sur une autre actualité au long cours, le harcèlement sexuel et les agressions dont sont victimes les femmes. Leur parole s'est nettement libérée depuis le mois dernier avec l'affaire Weinstein.
Jean-Jacques Bourdin a voulu faire réagir Ségolène Royal à la une de "Charlie Hebdo" parue mercredi dernier, représentant Tariq Ramadan en érection, ce qui a valu au journal satirique de faire l'objet de nouvelles menaces. Mais l'ancienne ministre a affirmé ne pas l'avoir vue. Ce qui n'a pas empêché Jean-Jacques Bourdin de poursuivre. "Menaces de mort contre 'Charlie Hebdo', enquête ouverte après ces menaces de mort... Les appels au meurtre sont maintenant banalisés dans notre société ?", lui a-t-il demandé.
"Vous savez moi je viens vous parler de la COP 23, j'ai accepté pour cette raison-là parce que c'est mon actualité", a botté en touche Ségolène Royal. "Mais les violences faites aux femmes, c'est l'actualité aussi", a insisté Jean-Jacques Bourdin. "Il y a une procédure judiciaire en cours et j'espère que ça ira jusqu'au bout. Et que cette levée de la loi du silence ira également jusqu'au bout pour toutes les femmes qui sont victimes", a souhaité la femme politique.
"Jusqu'où faut-il aller ?", s'est demandé le journaliste. "Que toutes les femmes qui sont victimes puissent s'exprimer et que les sanctions puissent tomber sur les abuseurs et les prédateurs sexuels", a-t-elle précisé avant de développer son propos en prenant pour exemple d'autres pays qui ont réussi à éradiquer le problème, du moins partiellement. "Je vous propose de passer à la question climatique et environnementale", s'est-elle empressée d'ajouter. "C'est moi qui décide, Ségolène Royal, c'est pas vous ici, vous le savez..." "On est deux... Je m'exprime et vous me posez des questions. Allez-y !", a consenti l'ancienne ministre, sourire figé.
Jean-Jacques Bourdin est revenu quelques secondes plus tard à la charge. "Vous avez été victime de harcèlement en tant que femme politique ?", lui a-t-il directement demandé. "Est-ce-qu'on pourrait passer au sujet pour lequel vous m'avez invitée, pour lequel j'ai donné mon accord ? Il y a des enjeux très importants, il ne faut pas perdre ce temps précieux", a insisté Ségolène Royal, agacée. "Ça ne m'est pas arrivé", a-t-elle fini par préciser. "Ça m'est arrivé, comme toutes les femmes, de subir des propos dégradants et désobligeants". Elle a assuré avoir été au contact de "nombreuses victimes" pour les "épauler" et rappelé les lois qu'elle a fait voter par le passé. Une fois ces éclaircissements obtenus, Jean-Jacques Bourdin a accepté d'interroger son invitée sur les questions environnementales. puremedias.com vous propose de revoir cet échange.