Séance traditionnelle de voeux pour Emmanuel Macron. Hier, le chef de l'Etat a présenté ses voeux annuels à la presse. A cette occasion, il a réaffirmé vouloir "une forme de régulation" des médias pour lutter contre les fausses informations. "Nous sommes confrontés collectivement à une lutte, celle contre les fausses informations, les fake news" et il faut "distinguer ceux qui sont journalistes et ceux qui ne le sont pas", a-t-il déclaré devant quelque 300 représentants des médias, comme le rapporte l'AFP.
Emmanuel Macron a profité de l'occasion pour défendre le nouveau Conseil de déontologie des médias, créé en décembre malgré la contestation d'une partie de la profession. "Il n'est pas une menace sur la profession", a-t-il assuré évoquant aussi la nécessité de réagir "sous contrôle du juge, en cas d'attaque de tel ou tel par des informations détournées".
Le président de la République a également défendu la liberté de la presse, la liberté d'expression y compris "la liberté de blasphème", en évoquant "l'esprit du 11 janvier", jour de la manifestation de soutien à "Charlie Hebdo" après l'attentat de 2015. Il a par ailleurs précisé qu'il s'exprimerait sur les retraites "dans les prochaines semaines", soit dans une conférence de presse,soit via une émission à la télévision.
Au cours de son intervention, le chef de l'Etat a par ailleurs répété qu'il n'accepterait pas que les GAFA refusent de payer les "droits voisins" aux producteurs de contenus en menaçant de ne plus les référencer. "Nous ne céderons rien sur les droits voisins" à "ceux qui font du chantage", a-t-il mis en garde, visant clairement Google. Le 24 juillet dernier, le Parlement français a voté pour la transposition du droit voisin, l'un des articles de la directive européenne sur le droit d'auteur. Ce droit prévoit que les plateformes telles que Google Actualités et Facebook doivent mieux rémunérer les médias dont ils utilisent les contenus.
Depuis lors, Google rechigne à mettre en application ce droit dont il a combattu la création au Parlement européen. Le géant américain a ainsi fait savoir l'année dernière qu'il refusait de payer les médias pour des extraits d'articles et qu'il changeait ses règles d'affichage de ses services, dont Google Actualités. Ainsi, par défaut, le site ne propose plus d'extraits d'articles ou de photos miniatures dans son agrégateur de contenus, sauf si les éditeurs renoncent aux droits voisins. Une position que le gouvernement français a jugé "inacceptable".