Eric Dupond-Moretti répond à Valérie Pécresse. Le 13 décembre, la candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle a décidé de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) après l'annonce de la diffusion par TF1 et LCI d'un long entretien du président de la République, Emmanuel Macron. L'interview de plus d'une heure et demie a été enregistré dimanche dans les conditions du direct, depuis l'Elysée, et sera menée par Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin. Le chef de l'Etat entend profiter de cette occasion pour dresser un bilan de son quinquennat et évoquer sa vision de l'avenir. Une atteinte au "fairplay démocratique" selon Valérie Pécresse, qui demande au régulateur de l'audiovisuel de "rétablir l'égalité des temps de parole" et a annulé son interview sur BFMTV prévue le même jour.
Invité ce matin de France Inter, Eric Dupond-Moretti a répondu aux protestations de l'opposition concernant cet entretien du chef de l'Etat. Disant avoir anticipé une question des intervieweurs de la radio publique sur ce sujet, il a commencé par énumérer le nombre de jours ayant séparé, par le passé, la déclaration de candidature des présidents de la République en exercice se représentant devant les Français, et le premier tour de l'élection à la magistrature suprême. "Pour le général De Gaulle, 31 jours (...) Georges Pompidou (...) 32 jours, Valéry Giscard d'Estaing 55, François Mitterrand 32, Jacques Chirac 69 jours, Nicolas Sarkozy 85 jours. Je dis qu'on s'excite vite (...) parce que nous sommes à 117 jours de l'élection présidentielle", a commenté le garde des Sceaux en lisant ses notes.
Dans sa réponse, Eric Dupond-Moretti a plus particulièrement ciblé Valérie Pécresse et Jean-Luc Mélenchon. Au sujet du leader de La France Insoumise, il a raillé son manque de protestation lorsque François Mitterrand s'exprimait en n'étant pas encore candidat à sa réélection, en 1988. Et de lancer une question rhétorique : "Avez-vous à l'époque entendu Monsieur Mélenchon, qui n'était pas encore révolutionnaire - il était socialiste -, dire quelque chose sur l'expression de Monsieur Mitterrand ?".
Mais c'est à Valérie Pécresse qu'il a réservé la plupart de ses flèches. Eric Dupond-Moretti a ainsi enjoint les auditeurs de France Inter à consulter son compte Twitter. "J'ai mis en ligne deux vidéos. Madame Pécresse vitupérant en 2021 sur ces questions, et Madame Pécresse disant à quel point il était normal que le président Nicolas Sarkozy s'exprime (en 2012, ndlr)".
"Quand on a fait 12 heures d'antenne pour Les Républicains (les retransmissions des débats de la primaire LR, ndlr), j'ai trouvé que c'était un exercice démocratique indispensables. Le président de la République est président de la République, il travaille. Qu'il fasse le bilan, c'est bien la moindre des choses", a ensuite justifié le ministre de la Justice.
Avant d'adresser un dernier tacle à la candidate LR à la présidentielle : "S'agissant de Madame Pécresse, je veux vous dire avec force qu'à force de trahir sa parole, elle finit évidemment par se trahir elle-même. Regardez la vidéo de 2012, c'est édifiant ! C'est le strict contraire de ce qu'elle dit aujourd'hui !". puremedias.com vous propose de réécouter cette séquence.