Tout est chronométré. A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 27 mars, l'Arcom, nouvelle autorité de régulation, fruit de la fusion entre le CSA et Hadapi, demande aux médias d'appliquer, sous peine de sanctions, une équité du temps de parole et du temps d'antenne dans des conditions de programmation comparables. Durant une campagne présidentielle, il y a trois périodes distinctes de temps de parole et d'antenne, et donc trois règles bien distinctes. Explications.
Equité du temps de parole et du temps d'antenne
Pour l'Arcom, la campagne électorale a débuté le 1er janvier 2022. Tous les candidats déclarés ou présumés ont vu leur temps de parole et leur temps d'antenne être décomptés sur un principe d'équité. L'équité est construite en fonction du poids politique de chaque personnalité. Ce poids est défini grâce aux sondages réalisés durant la campagne présidentielle, aux résultats des précédentes élections et à l'implication dans la campagne présidentielle du camp de chacun des candidats.
Le temps d'antenne est une notion qui englobe le temps de parole du candidat et de ses soutiens, mais également l'ensemble des séquences, non-défavorables, qui sont consacrées aux prétendants à l'Elysée. Par exemple, la description d'un meeting par un journaliste.
Les médias ont ainsi parfois eu des difficultés à décompter le temps de parole d'Emmanuel Macron, candidat présumé durant cette période, de celui du président de la République dans ses fonctions. De plus, le temps de parole d'Eric Zemmour a été complexe à estimer car son mouvement Reconquête ! a été créé récemment et n'a donc pas participé aux précédentes élections en France.
Equité du temps de parole et du temps d'antenne dans des conditions de programmation comparables
A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 27 mars, les règles changent. Les chaînes de télévision et de radio doivent calculer le temps de parole et d'antenne des candidats, dont les parrainages ont été validés par le Conseil constitutionnel, et de leurs soutiens, en fonction des tranches horaires. Ainsi, les médias doivent assurer le principe d'équité entre tous les prétendants à l'Elysée durant quatre tranches : le matin (6h-9h), la journée (9h-18h), le soir (18h-minuit) et la nuit (minuit-6h). Exit donc les discrets rééquilibrages nocturnes des temps de parole et d'antenne.
Egalité du temps de parole et du temps d'antenne dans des conditions de programmation comparables
Il s'agit de la période la plus complexe pour les médias. Elle se déroule avant le premier et le deuxième tour. Il y a une période de réserve de deux jours avant chaque scrutin durant laquelle les médias ne peuvent pas s'exprimer sur la campagne électorale.
Durant cette troisième période, les médias appliquent une stricte égalité du temps de parole et du temps d'antenne entre les candidats, en fonction des quatre tranches horaires désignées par l'Arcom. Par exemple, si BFMTV accorde 10 minutes de temps de parole à Valérie Pécresse le matin, la chaîne d'information devra donner également 10 minutes de temps de parole aux autres candidats ou à leurs soutiens le matin.