CNews se fait de nouveau taper sur les doigts. La chaîne du groupe Canal+ vient de se voir mettre en demeure de respecter les règles sur le pluralisme par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. En cause, les diffusions nocturnes des discours du gouvernement et de la France insoumise en vue de rééquilibrer les temps de parole entre les différentes formations politiques. Malgré des rappels à l'ordre du CSA plus tôt dans l'année, la pratique avait perduré, comme puremedias.com l'avait souligné dans un article du 19 octobre dernier.
Dans une décision publiée hier sur son site, le CSA a relevé qu'entre le 1er octobre et le 15 novembre, "une proportion très significative des interventions de l'exécutif et de La France insoumise a été diffusée dans des émissions programmées entre minuit et 5h59". Selon son décompte, "plus de 82% du volume total des interventions des membres de l'exécutif et plus de 53% du temps de parole des représentants de La France insoumise" ont été diffusés dans cette tranche horaire nocturne.
Le CSA relate avoir alerté le 3 novembre CNews, sur "la nécessité d'assurer une exposition des formations politiques plus équilibrée au regard des horaires de diffusion". Le 23 novembre, le groupe Canal+, propriétaire de CNews, avait "contesté la position" du régulateur de l'audiovisuel. Interrogée par l'Agence France-Presse (AFP) hier, la direction de la communication de CNews a déclaré que "conformément à la loi, la chaîne CNews respectera les temps de parole au 31 décembre".
Dès le 1er janvier prochain, le début de la "période électorale" va changer la donne en matière de comptage des temps de parole. A partir de cette date et contrairement à la période actuelle, les chaînes seront en effet tenues de donner la parole aux intervenants politiques "dans des conditions de programmation comparables". Pour ce faire, quatre tranches horaires ont été définies par le gendarme de l'audiovisuel : le matin (6h/9h30), la journée (9h30/18h), la soirée (18h/minuit) et la nuit (minuit/6h).
Ce n'est pas la première fois que CNews a maille à partir avec le CSA. En juin dernier, l'autorité administrative indépendante avait déjà mis en demeure la chaîne de respecter les règles en matière de pluralisme, lui reprochant d'avoir trop donné la parole au candidat du RN pour les élections régionales en Ile-de-France. En mars de cette année, le CSA avait aussi infligé à CNews une amende de 200.000 euros à la suite de propos d'Eric Zemmour, alors chroniqueur de la chaîne, sur les migrants mineurs isolés.