"Peut-on rire en temps de guerre ?". C'est la question régulièrement posée à Charline Vanhoenacker, alors que des conflits armés se poursuivent en Ukraine et au Proche-Orient. Ce lundi 7 octobre, l'humoriste a évoqué cette question dans la matinale de France Inter, à l'occasion de la commémoration des attentats perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Une journée qui a été le point de départ d'une guerre destructrice menée par l'État hébreu dans la bande de Gaza, avant que le conflit ne s'étende au sud du Liban, fief du Hezbollah, la milice chiite pro-Iran.
"De nos jours, quand on est humoriste, à n'importe quel moment, il faut pouvoir répondre à des questions au niveau bac philo", lance la chroniqueuse, revenue dans la matinale à la rentrée après la suppression de son émission "Le Grand dimanche soir". "C'est peut-être dû au fait que de nos jours, les philosophes invités sur les chaînes d'infos font le taf des humoristes", poursuit-elle. "Mais c'est surtout un indice que le climat s'est tendu, parce qu'avant la question qu'on me posait en festival c'est, 'elle est sympa Léa Salamé ?'. Et maintenant on me demande 'est-ce qu'on peut rire en temps de guerre ?'", sourit-elle.
"Dans ces cas-là, il ne faut pas se démonter. Donc je réponds 'bah oui, heureusement, j'espère bien, parce que si on attend un cesser le feu pour faire des blagues, on va tous crever d'ennui'", poursuit l'animatrice et humoriste, non sans lancer une petite pique à la concurrence. "Alors, je pense qu'il y a suffisamment d'experts pour commenter ce qu'il s'est passé le 7 octobre pour ne pas devoir vous infliger une chronique d'humoriste sur la question. Je dis ça pour CNews, qu'ils ne s'emmerdent pas à préparer un bandeau télé pour rien", ajoute-t-elle, faisant référence à l'affaire Meurice, avant de poursuivre sa chronique. Puremédias vous propose de découvrir la séquence ci-dessus.
Charline Vanhoenacker a toujours critiqué la chaîne controversée de Vincent Bolloré, qui se montre parfois virulente contre France Inter, et le service public dans son ensemble, en particulier par la voix de Pascal Praud. En novembre 2023, après la première polémique autour de Guillaume Meurice, qui avait qualifié le Premier ministre israélien Benyamin Netanyou de "sorte de nazi mais sans prépuce", l'animateur avait alors déclaré dans son édito de "L'Heure des pros" : "Ce n'est pas seulement Guillaume Meurice qui mérite d'être sorti de l'antenne de France Inter, c'est peut-être aussi sa direction". Dans ses émissions, la chaîne avait alors régulièrement épinglé l'humoriste, Pascal Praud allant jusqu'à soutenir sa suspension.
"L'extrême droite, CNews... importent et mettent en scène de manière artificielle une guerre culturelle" a expliqué Charline Vanhoenacker dans une interview accordée au journal "Le Monde" en juillet . "Forcément, il faut désigner un adversaire. Le plus facile est de s'attaquer à nous, à la satire, parce que c'est très simple de prendre une blague travaillée comme du second degré et de la faire passer pour du premier degré. C'est de la paresse intellectuelle. En transformant la vanne de Guillaume en bandeau télé sur une chaîne d'info en continu, on tronque sa grammaire, on en fait une information mise en exergue. C'est extrêmement malhonnête", a-t-elle conclu.