Les réactionnaires sont-ils omniprésents dans les médias ? C'est le débat lancé par Eric Naulleau au début de "Zemmour et Naulleau", son émission diffusée vendredi soir sur Paris Première. Le polémiste avait ainsi choisi d'ironiser sur l'élection récente d'Alain Finkielkraut à l'Académie française. "Les réactionnaires sont au XXIe siècle ce que les pestiférés étaient au Moyen Age. Des êtres ostracisés, empêchés, relégués aux marges de la société" a ainsi commencé sur un ton dramatique Eric Naulleau.
Avant de railler : "Je veux parler évidemment de l'élection d'Alain Finkiellkraut à l'Académie Française. J'ai une pensée aujourd'hui pour ce martyr de la liberté d'expression qui ne disposait jusqu'à présent que d'une chaire à Polytechnique, d'une émission hebdomadaire à France Culture et de l'attention de tous les médias pour chacun de ses livres". Et Eric Naulleau de se tourner vers Eric Zemmour pour lui lancer un brin agacé : "Non mais les réacs qui hurlent à la pensée unique alors qu'ils sont partout, ça commence à me courir sur la véranda !".
Eric Zemmour a alors tenté de défendre une position mesurée sur le sujet. "Tu as raison au sens où il y a une visibilité nouvelle. Comme il y a une évolution massive de la population et que la population fait les audiences et que les audiences font les recettes publicitaires, les grands médias sont obligés de s'ouvrir à une pensée alternative, iconoclaste et qui était interdite il y a encore dix ans" a expliqué le polémiste.
Avant de tempérer cette affirmation en évoquant notamment son cas personnel sur RTL où il est chroniqueur deux fois par semaine. "Là où tu exagères, c'est en disant : 'ils sont partout'. Non, on n'est pas nombreux" a rectifié Eric Zemmour. "Vous êtes plus nombreux qu'on le croit et un peu partout" a immédiatement rétorqué Eric Naulleau. "Non, je vais de donner une exemple" lui a alors répondu Eric Zemmour. "A RTL, tu vas me dire que j'ai une place formidable et que c'est quand même la première radio de France, que c'est formidable. Mais toute la rédaction, ou 90% de la rédaction, est hostile à mes thèses. Tu vas dire, je suis très visible. D'accord, t'auras raison ! Tu vas dire que Finkielkraut est élu à l'Académie Française, t'auras raison ! Mais le bain collectif du microcosme médiatique, lui, n'a pas changé. C'est tout ce que je dis".
Depuis quelques temps, Eric Zemmour semble ne plus hésiter à s'en prendre au fond idéologique supposé de ses employeurs. En mars dernier, il n'avait ainsi pas hésité à qualifier Canal+ de "chaîne du mépris du peuple français" sur un plateau d'i-Télé, une chaîne appartenant au groupe Canal+. Le chroniqueur avait également lancé à l'époque : "C'est la chaîne ontologiquement de bobos ! Elle a été faite pour ça. Elle a été faite par eux, pour eux, pour mépriser le peuple français".