Règlement de comptes. Hier soir, après la mise en ligne sur les réseaux sociaux de son clip annonçant sa candidature à l'élection présidentielle, Eric Zemmour a accordé au "20 Heures" de TF1 sa première interview en tant que prétendant à l'Elysée. Un entretien d'une quinzaine de minutes avec Gilles Bouleau et qui a boosté le journal télévisé, suivi mardi par 6,50 millions de téléspectateurs, soit 27,9% des individus de quatre ans et plus, selon Médiamétrie.
Au cours de l'entretien, les échanges ont été à plusieurs reprises tendus entre les deux hommes. Eric Zemmour a fait savoir son mécontentement de devoir s'expliquer sur des "phrases sorties de leur contexte", issues de ses ouvrages. "Je ne suis plus l'écrivain, je ne suis plus le journaliste. Donc, aujourd'hui, on m'interroge sur mon statut de candidat à la présidence de la République", a-t-il répété. En fin d'interview, l'ex-éditorialiste a ensuite critiqué le choix des questions de Gilles Bouleau : "Il n'y a pas eu de questions sur mon projet politique et je le regrette. C'était le moment ou jamais".
Près d'une heure après son intervention sur la première chaîne, Eric Zemmour s'est rendu à son QG de campagne où se trouvaient de nombreuses caméras de télévision. Face à celles de BFMTV et CNews, le néo-homme politique d'extrême-droite a ouvertement fustigé son entretien avec Gilles Bouleau. "C'est une interview d'un procureur. TF1 ne m'avait pas prévenu de ça. Ils m'avaient dit autre chose. Si vous voyez toutes les interviews de monsieur Bouleau pour tous les autres candidats, vous verrez la différence. Une différence de ton, de questions. Devant les autres, il s'efface poliment, humblement, parfois de façon larvaire", a-t-il balancé.
Et de lâcher : "Avec moi, il s'est révélé un procureur pugnace, de mauvaise foi, me sortant des phrases de mes livres hors de leur contexte". "Bref, je n'étais pas venu défendre mon livre. Il y a eu maldonne. Il y a même eu escroquerie intellectuelle. Monsieur Bouleau n'a pas fait son travail. Il a voulu faire son malin devant ses confrères. Je connais le travail de journaliste. Je sais ce qu'il aurait dû faire et ce n'est pas ce qu'il a fait", a-t-il conclu à son sujet. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Auprès de l'AFP ce matin, TF1 a réagi aux attaques d'Eric Zemmour. "Le journaliste a la liberté de ses questions. L'invité de ses réponses. Gilles Bouleau a mené cette interview sans complaisance, ni animosité, comme avec chacun de ses invités", a ainsi déclaré la première chaîne.