La station en difficultés financières. A quelques jours de la prochaine publication des audiences Médiamétrie de la radio en France, Europe 1 a annoncé ce lundi sa volonté de négocier avec les syndicats de la radio un projet de rupture conventionnelle collective. Selon "Satellifax", 40 postes sont concernés dans ces négociations.
"La direction d'Europe 1 a réuni, ce jour, les organisations syndicales pour leur faire part de ses réflexions sur l'organisation de l'entreprise", a commencé la station dans un communiqué. Et d'expliquer : "Le travail engagé depuis deux ans sur la grille d'Europe 1 a permis de stabiliser les audiences mais le déficit annuel de la radio, accentué par la crise sanitaire, impose une réflexion sur l'organisation". Ainsi, la direction a informé les organisations syndicales "de l'ouverture de discussions en vue de négocier un projet de rupture conventionnelle collective". "Cette approche, entièrement fondée sur le volontariat, a pour objectif de permettre à l'entreprise de se réorganiser sans départs contraints", a précisé Europe 1.
Cette annonce intervient une dizaine de jours après la colère des syndicats de la radio contre leur patron Arnaud Lagardère et ses projets pour Europe 1. Dans un communiqué, publié le 1er avril, les syndicats CFDT, SNJ, CGT, CFE-CGC, CFTC et FO de la radio ont interpellé leur président quant à l'avenir des principales activités du groupe. Devenu le premier actionnaire de Lagardère, Vincent Bolloré ne cache pas son intérêt pour Europe 1 et pour Hachette Livre, tandis que Bernard Arnault, détenteur de 27% de la holding personnelle d'Arnaud Lagardère, serait intéressé pour récupérer le "JDD" et "Paris Match".
"Ohé ! Arnaud Lagardère, où êtes-vous ? Que faites-vous ? Le groupe que vous dirigez va-t-il être sacrifié sur l'autel du rétablissement de votre situation financière personnelle ? Quel pacte êtes-vous en train de conclure avec les prédateurs qui font des ronds au-dessus de nos têtes depuis plus d'un an ?", ont écrit les syndicats. Et de déplorer le mutisme de leur dirigeant : "Votre silence depuis un an nous donne l'impression d'une fin de parcours. Tout comme l'arrêt des investissements et l'étiolement du management".