On efface (presque) tout et on recommence. En septembre, Europe 1 va opérer de profonds changements dans sa grille des programmes, afin de renouer avec de meilleures audiences, au plus bas depuis 2002. Selon le dernier sondage Médiamétrie, la station a réuni moins de 4,5 millions d'auditeurs, soit une perte de 250.000 auditeurs sur un an (-5%). Dans une interview au quotidien Le Monde, Fabien Namias, patron de la station et de la rédaction, confirme l'arrivée de Thomas Sotto à la matinale, pour remplacer Bruce Toussaint.
"C'est un excellent journaliste qui a une grande expérience du reportage et de l'animation. Il a inventé les tranches d'information des soirées de BFM-TV. Il s'est fait remarquer, au moment de la présidentielle, quand il avait interviewé tous les candidats pour M6", explique-t-il. Objectif : créer un rendez-vous "haut de gamme, densifié, qui mette en valeur le travail de la rédaction". Sur les trois premiers mois de 2013, la matinale de la station, troisième des généralistes, perdait 145.000 auditeurs, totalisant 2,7 million d'auditeurs cumulés. Quelques rendez-vous dans ce carrefour stratégique qui pèse 60% de l'audience globale restent inchangés, comme l'interview politique de Jean-Pierre Elkabbach, "irremplaçable", la revue de presse de Natacha Polony et la chronique de Nicolas Canteloup.
Autre chantier, la case du matin de Michel Drucker, en perte de vitesse depuis plusieurs saisons. Cyril Hanouna, nouvelle star des animateurs télé, est confirmé pour relever le défi avec une émission "tournée vers l'actualité générale et culturelle, avec des invités". La tâche est immense : "Faites entrer l'invité" n'a jamais réussi à s'imposer, avec 595.000 auditeurs lors du dernier sondage Médiamétrie. Dès qu'il prend l'antenne, Michel Drucker se fait devancer par "Les grandes gueules" de RMC qui comptent 190.000 auditeurs de plus pendant cette heure et demie (785.000 amateurs entre 10h et 11h30).
Autre changement de taille, le midi. Wendy Bouchard, à la tête de "Zone Interdite" sur M6, prend les commandes de cette tranche qui a d'abord été proposée à Bruce Toussaint. L'ex-animateur de Canal+ l'a déclinée. "Nous souhaitons qu'il reste. Il a le sens de la radio, du public. Nous lui avons fait des propositions d'émission. Cela pourrait même être une quotidienne. Mais c'est à lui de décider", assure Fabien Namias au Monde.
Une nouvelle fois, Europe 1 opère de profonds changements, même si "deux tiers des émissions" restent en place. Namias souhaite "radicaliser" la grille et donne "au moins deux saisons" à ces nouvelles voix pour réussir, "la première pour installer la grille, la seconde pour en tirer les fruits".
Reste à savoir si la station de la rue François Ier, avec ces nouveaux bouleversements, parviendra à s'inventer une nouvelle identité pour reconquérir les milliers des paires d'oreilles perdues. En radio, le temps de la (re)conquête est très long, les auditeurs se gagnent un par un.