Qui a raison ? Ce vendredi 5 mai, le journal italien Corriere Della Sera a publié une interview avec Marine Le Pen, dans laquelle la leader du Front national est interrogée sur François Fillon. "Invitant à voter pour votre adversaire, François Fillon a parlé de la 'violence' et de l''intolérance' du Front national. Pourquoi ?", demande le journaliste italien. "Parce que ce sont des merdes. Excusez-moi, mais je ne trouve pas d'autre mot", aurait répondu Marine Le Pen, interrogée en marge d'un d'un meeting dans la Somme hier.
Cette traduction de l'interview a alors été reprise dans plusieurs médias français, avant d'être vivement critiquée par plusieurs barons du FN, qui ont donné une version différente de cet échange. "J'ai assisté à la conversation avec le 'Corriere'. Marine a dit 'Fillon a appelé à voter Macron car il est dans la merde'. Merci de corriger. C'était vraiment une conversation (en français sans traducteur) avec un verre à la main et non pas une interview formelle", assure par exemple sur Twitter Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen.
David Rachline, le directeur de campagne de la candidate, assure de son côté que le journaliste "a mal compris et mal retranscrit les propos en cause", avant de confier auprès du "Monde" que Marine Le Pen "a parlé de 'trahison de ses électeurs'" et que le parti "portera plainte pour diffamation." Sur son compte Twitter, Florian Philippot, le vice-président du FN, dénonce pour sa part un acte de "désinformation", assurant que l'information a été démentie par "le journaliste lui-même."
Sauf que, contacté par franceinfo et l'AFP, Aldo Cazullo, l'intervieweur de la "Corriere Della Sera" confirme la teneur de ses propos : "Je confirme ce que j'ai écrit, c'était 'merdes' au pluriel, mais elle pensait sûrement à François Fillon, et pas à l'entourage, au parti ou aux électeurs. Je ne veux pas entrer dans la polémique française. Je ne cherche pas à jouer un rôle."