Dimanche soir, TF1, France 2 et France 3 cassent leur antenne aux alentours de 19h pour proposer des éditions spéciales consacrées au premier tour des élections municipales. Sur France Télévisions, un dispositif spécial jouant la carte de la complémentarité entre les différentes chaînes sera déployé. Entretien avec Yannick Letranchant, directeur chargé de la coordination des rédactions à France Télévisions.
Propos recueillis par Julien Bellver.
puremedias.com : Quel sera le dispositif de France Télévisions pour ces élections municipales ?
Yannick Letranchant : Vous avez raison de dire France Télévisions car nous allons proposer une offre globale. D'un côté, France 3 a sa part très importante avec une alternance nationale et en régions. De l'autre, France 2, car le scrutin est local mais les enjeux sont aussi nationaux. Dans le détail, sur France 3, on démarre avec la tranche habituelle, à 19h. Tout au long de la soirée, ce sera une alternance avec un quart d'heure de national, trois quarts d'heure de régional avec des décrochages locaux. Il y aura ensuite un "Soir 3" spécial et national, de 23h à minuit. Sur France 2, on démarre à 18h50, avec un JT intégré, jusqu'à 21h15/30. On joue vraiment la complémentarité France 2, France 3 et France 3 en régions.
C'est la première fois que France 3 est autant mise en avant pour des élections municipales.
Oui, le dispositif de mutualisation de moyens, de complémentarité d'antennes et d'horaires, c'est la première fois que c'est mis en oeuvre aussi largement et de manière aussi forte. C'est une élection avec un ancrage local très important, mais il faudra aussi des réactions nationales. La soirée sera riche et rapide, des communes arrêtent de voter dès 18h donc on aura des résultats précis à 20h. On espère que nos résultats et estimations nous permettront de faire des analyses au plan national.
Ca a été la guerre pour obtenir des personnalités politiques sur vos plateaux ?
Notre casting est prêt. La guerre, le mot est fort. Mais comme nous sommes en frontal avec TF1, il y a une concurrence forte. Et c'est compliqué que les uns récupèrent les invités des autres car nous sommes diffusés à la même heure.
Mais pas de résultats avant 20h !
Non, malheureusement ! La loi électorale n'a pas changé, elle existe toujours. Le CSA nous surveille tous. En toute franchise, on ne peut que souhaiter une évolution.
On dit ça à chaque élection...
Oui, mais j'espère que pour la prochaine présidentielle, ce sera modifié. On sait tous que dans les villes qui arrêtent de voter à 18h, des résultats vont circuler, notamment sur les réseaux sociaux. Il y a un décalage entre la loi et la réalité citoyenne qui s'impose à nous. On fait savoir, lors de nos réunions de travail au CSA, que c'est une évolution souhaitable et nécessaire.
Il y a aussi un enjeu autour des audiences. On s'en souvient, en 2012, France 2 avait ravi le leadership à TF1. C'est votre objectif ?
L'objectif est que France Télévisions soit très bien placé. Notre offre, très large, devrait nous permettre de l'être. Mais sur ce type d'élections, je ne pense pas qu'on puisse opposer les chaînes entre elles. L'offre de France Télé est conçue globalement, donc on souhaite la comptabiliser aussi globalement.