Michel Field veut "se donner les moyens d'analyser" au mieux l'élection présidentielle qui s'annonce. Lors d'une rencontre avec la presse organisée ce matin, le directeur de l'information de France Télévision a dévoilé le dispositif de son groupe pour couvrir la campagne de 2017. Michel Field a notamment annoncé son intention d'organiser sur France 2 "deux nuits présidentielles" le soir de chacun des deux tours de l'élection présidentielle, prévus les dimanches 23 avril et 7 mai prochains.
Cette "décision importante" pour laquelle il a demandé l'accord de la présidente du groupe, Delphine Ernotte, se justifie selon lui par le "besoin d'analyse et de mise en perspective" de cette "campagne qui ne ressemble à aucune autre". Outre la soirée électorale classique jusqu'à minuit et demi/une heure, France 2 proposera ainsi cinq heures de programmes supplémentaire de mise en perspective.
Organisées en partenariat avec Sciences Po, ces deux "nuits présidentielles" proposeront une alternance de débats avec des spécialistes, des chercheurs en sciences politiques, et "des documents liés à l'histoire de la présidentielle". Michel Field imagine notamment de programmer entre les débats organisés sur le plateau de franceinfo des documentaires politiques déjà diffusés sur les chaînes de France Télévisions. Il a aussi évoqué une possible diffusion du film documentaire "Le Pouvoir" de Patrick Rotman. Au cours de son intervention, le patron de l'info de France Télé a par ailleurs précisé qu'il avait fait une demande au CSA pour pouvoir diffuser ces "nuits présidentielles" conjointement sur franceinfo. "Je pense qu'on va obtenir l'accord du CSA", a-t-il estimé, confiant.
Lors de son intervention, Michel Field a par ailleurs confirmé l'organisation de deux soirées électorales distinctes sur France 2 et France 3. Si celle de la Deux sera continue, celle de la trois sera découpée en deux parties. Elle commencera ainsi par un "19/20" spécial qui ira jusqu'à 20h50. Après la diffusion d'un programme autre que politique, comme un film ou une série, France 3 diffusera ensuite à partir de 22h30 un "grand 'Soir 3'" jusqu'à minuit et demi.
"Je ne voudrais pas que les deux antennes fassent la même chose en même temps", a cependant précisé Michel Field. Il a donc chargé France 3 de décrypter les résultats de l'élection présidentielle par le prisme des régions. "On va sans doute assister à des basculements historiques", a-t-il prédit, citant l'exemple du basculement de la Bretagne à gauche il y a quelques années. Quant aux incarnations de ces soirées de France 2 et France 3, Michel Field n'a pas voulu en dire plus. Son choix définitif devrait être dévoilé dans le courant du mois de mars.
Michel Field a par ailleurs confirmé son intention d'organiser un débat avec tous les candidats à la présidentielle avant le premier tour, le jeudi 20 avril prochain. "On a l'accord de tous les candidats", a-t-il annoncé. Ne voulant pas alimenter la polémique avec TF1 née de l'organisation de ces débats de premier tour, Michel Field a cependant récusé l'argument de la Une selon lequel elle était la seule chaîne à préparer ces débats depuis septembre. "Nous aussi... Il n'y a pas besoin de sortir de Polytechnique pour se dire que ça serait bien, en année présidentielle, d'organiser des débats, avant, avec tous les candidats", a-t-il taclé.
L'ancien animateur de TF1 a par ailleurs été amené à réagir aux récentes déclarations de Catherine Nayl, la patronne de l'information de la Une, qui envisage désormais l'organisation de deux débats distincts lors de l'entre-deux tours, et non plus un seul, co-diffusé par TF1 et France 2, comme c'était jusque-là la tradition.
"Ca romprait une habitude", a commenté Michel Field, faisant sentir sa préférence pour un débat commun tout en se disant "ouvert à tout". Il a ainsi annoncé avoir "planté la date du 4 mai" pour le débat d'entre-deux tours de France 2. "On verra après si on le fait en commun avec TF1 ou s'il y aura deux débats. Je ne travaille pas en regardant de l'autre côté de la Seine (là où se trouve TF1 par rapport à France Télévisions, ndlr). Je travaille pour nous", a-t-il conclu à ce sujet.