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France Inter : Alex Vizorek s'excuse après avoir comparé la photographe de l'Elysée à une propagandiste nazie
Publié le 27 février 2019 à 15:46
Par Christophe Gazzano
L'humoriste avait voulu dénoncer dans sa chronique la communication d'Emmanuel Macron après sa maraude auprès de SDF.
Alex Vizorek sur France Inter © France Inter
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Comparaison n'est pas raison. Dans son billet d'humeur diffusé mardi sur France Inter, l'humoriste Alex Vizorek a voulu revenir sur la polémique créée après la publication sur les réseaux sociaux de photos montrant Emmanuel Macron en pleine maraude avec le Samu social de Paris, à la rencontre de SDF. Un déplacement auquel la presse n'était pas conviée. Mais ces moments immortalisés et mis en ligne par la photographe officielle de l'Elysée, Soazig de la Moissonnière, ont suscité une vague de réactions indignées, certains reprochant au président de la République de faire de la communication sur le dos des plus démunis.

"La Leni Riefenstahl de la photo numérique"

C'est dans le même ordre d'idées qu'Alex Vizorek a choisi d'intituler son dernier billet "Une petite définition de l'indécence". "L'indécence est ce 'caractère qui choque par son côté inopportun, ostentatoire et déplacé", a expliqué Alex Vizorek, citant la définition donnée par le dictionnaire. Mais c'est en voulant développer le registre "ostentatoire" que l'humoriste belge a fait une comparaison pour le moins hasardeuse. "Il les fait apparaître en magicien de la propagande sur le compte Instagram de la photographe de l'Elysée, la Leni Riefenstahl de la photo numérique", a-t-il lancé, provoquant une légère réprobation dans le studio.

Ce lien entre Leni Riefenstahl, cinéaste allemande ayant fait la propagande du nazisme, et la photographe de l'Elysée, n'a pas été du goût de tout le monde. Un auditeur a ainsi écrit à la médiatrice de Radio France pour se plaindre de la chronique d'Alex Vizorek, lui attribuant au passage un point Godwin pour sa référence au nazisme. "Le titre de sa bouse matinale était 'l'indécence' je crois. Elle consiste aussi à ne pas croire que la pauvreté et les SDF datent de Macron. Mais on peut rire de tout n'est-ce pas ?", a écrit cette auditeur, qui a eu droit à une longue réponse de l'humoriste.

"Quand une comparaison ou une référence n'est pas comprise ou mal interprétée dans une chronique humoristique, je suis d'avis que c'est toujours de la faute de l'humoriste qui n'a pas donné toutes les clés", a reconnu l'intéressé, avant de présenter ses excuses aux personnes blessées par sa chronique. Confiant ne pas être "un anti-macroniste primaire", Alex Vizorek a expliqué avoir été "saisi épidermiquement par l'instrumentalisation des photos de la maraude et la façon dont elles ont fuitées. (...) Que lui (le président, ndlr) ou le service de com' utilise cette photographe et son compte Instagram à des fins politiques, j'ai trouvé cela choquant, pour elle d'abord et ensuite pour nous".

"Je n'ai pas été suffisamment clair sur ce sujet"

Pour lui, la comparaison avec Leni Riefenstahl relevait de son travail d'humoriste, "donc de caricaturiste, consistant parfois à faire appel à l'exagération. J'ai choisi le parallèle avec Leni Riefenstahl, artiste indiscutée sur le talent mais utilisée par un pouvoir qui la dépassait ; au contraire de Karajan (chef d'orchestre de renom, ndlr) elle n'a jamais pris sa carte du parti". Selon Alex Vizorek, sa comparaison avec le régime nazi s'arrêtait là et il n'était pas question pour lui de comparer l'Allemagne nazie à la France d'aujourd'hui. "Je n'ai pas été suffisamment clair sur ce sujet", reconnaît-il.

La conclusion de sa réponse a pris la forme d'un mini-bilan et d'un mea culpa : "En 5 ans sur France Inter, à 200 chroniques par an, j'ai eu 2, 3 incompréhensions avec les auditeurs. C'est toujours trop, mais la moyenne est respectable. Errare humanum est. C'est toujours un échec pour un humoriste de devoir expliquer sa vanne, mais si elle n'a pas tapé juste, il faut le faire. Il en va du vivre ensemble". puremedias.com vous propose de revoir sa chronique diffusée mardi sur France Inter.

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