France Inter ne rigole pas avec l'abstention. Chaque mercredi, l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré officie sur l'antenne de la station publique où il propose un billet grinçant sur la classe politique dans l'émission "La bande originale" animée par Nagui. Hier, c'est pourtant sur Facebook que ses fidèles ont pu le retrouver. Il ont alors eu la surprise d'entendre l'humoriste expliquer dans une vidéo - qui cumule actuellement près de 4 millions de vues - que sa chronique avait été refusée le matin-même par France Inter.
"Salut Nagui, salut tout le monde ! Ah non, il n'y a personne en fait parce qu'on m'a demandé de ne pas faire cette chronique ce matin à France Inter" explique ainsi l'humoriste en début de vidéo. La raison de ce grief inattendu ? Dans son billet - que puremedias.com vous propose de visionner -, l'humoriste adopte le point de vue de ceux qui refusent de choisir entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron et dézingue vigoureusement ceux qui s'en prennent aux abstentionnistes.
Contacté par "Le Parisien" suite à la mise en ligne de ce sketch, l'humoriste a annoncé sa démission de la station publique, arguant qu'il "n'aime pas être censuré" et citant Nagui qui "n'était pas d'accord avec l'idée générale". Une version confirmée par l'intéressé qui explique à nos confrères "lui avoir simplement dit qu'il n'était pas clair sur l'abstention". "Qu'il casse Macron ou Le Pen, OK. Mais qu'il encourage l'abstention, c'est faire le jeu du FN" a expliqué l'animateur, évoquant notamment sa "responsabilité de producteur" vis-à-vis de son public.
Concernant les accusations de censure, Nagui les balaie d'un revers de la main, expliquant avoir proposé à l'humoriste de revenir faire sa chronique aujourd'hui. "Au lieu de ça, il a publié une vidéo sur internet. Libre à lui" réagit l'animateur-producteur. De son côté, Laurence Bloch, directrice de la station, explique à nos confrères que "Nagui a été interloqué par la chronique car il a trop longtemps été victime du racisme", rejetant à son tour les accusations de censure.
"Chez nous, les chroniqueurs ont une liberté absolue" estime Laurence Bloch qui rappelle qu'elle a "défendu Pierre-Emmanuel à chaque fois qu'il a été attaqué". La patronne à la chevelure rouge se pose ensuite en garde-fou en déclarant que "Tant qu'(elle sera) là, tout le monde pourra s'exprimer librement", assurant espérer encore "faire changer d'avis" l'humoriste. La direction de France Inter assure par ailleurs à nos confrères de "L'Obs" que Pierre-Emmanuel Barré doit rencontrer Laurence Bloch dans la journée.