Il semble bien loin, ce cocktail en grandes pompes au musée Beaubourg à Paris pour fêter le nouveau France Soir (photo ci-dessus). C'était pourtant il n'y a pas si longtemps que ça, le 16 mars 2010. Mais moins de deux ans après, fini le faste et les bureaux flambant neufs sur la plus prestigeuse avenue du monde, les Champs-Élysées à Paris. France Soir, après avoir arrêté sa parution papier déménage. Direction la banlieue parisienne à Issy-les-Moulineaux.
Des locaux bien moins chics accueilleront la nouvelle équipe très réduite du titre chargée de faire survivre la marque France Soir sur le web. Plus de 80 suppressions de postes sont attendues, les lettres de licenciements seront envoyées vendredi ou lundi a indiqué à l'AFP Stéphane Paturey, secrétaire du Comité d'entreprise du quotidien. "On sait grosso modo que les rédacteurs seront épargnés. Les reporters et grands reporters seront soumis à un reclassement interne et verront leur salaire baisser" explique-t-il.
Créé en novembre 1944 par Pierre Lazareff, France Soir était en proie à des difficultés financières et à une baisse de sa diffusion depuis plusieurs années malgré les nombreux plans de reprises et les multiples nouvelles formules. Le quotidien, qui a tiré en 1950 jusqu'à 1,5 million d'exemplaires, avait été placé sous protection de la justice jusqu'à la fin de l'année.
Face à ces difficultés, le très contesté propriétaire du titre, l'homme d'affaires russe Alexandre Pougachev, avait annoncé l'arrêt de l'édition papier du journal pour le transformer en édition internet. Avec des dizaines de licenciements à la clé : 89 sur 127. Les salariés ont tenté ces derniers jours des opération coup de poing pour sensibiliser l'opinion à la fin d'un titre de presse. En vain.