Nouvelle mise en examen dans l'affaire de "favoritisme" à France Télévisions. Après l'annonce de celle de Bastien Millot hier puis de celle de Patrick de Carolis aujourd'hui, c'est au tour de Camille Pascal d'être visé par une procédure similaire. Selon Le Parisien, l'ancien secrétaire général du groupe France Télévisions de 2007 à 2011 devenu par la suite conseiller du président Nicolas Sarkozy a été lui aussi mis en examen par le juge Renaud Van Ruymbeke dans cette même affaire.
Un peu plus tôt dans la journée, on apprenait la mise en examen du présentateur de "Des racines et des ailes", Patrick de Carolis. L'ex-PDG de France Télévisions de 2005 à 2010 est ainsi soupçonné par le juge Van Ruymbeke de "favoritisme" concernant de nombreux contrats passés sous sa présidence par France Télévisions avec la société de conseil Bygmalion. Cette dernière a été co-fondée en 2008 par Bastien Millot qui, de 2005 à 2008, conseillait Patrick de Carolis en tant que directeur délégué chargé de la stratégie chez France Télévisions.
Il y a quelques mois, Le Canard enchaîné révélait ainsi que Bygmalion aurait "décroché 22 missions, moyennant 1,2 million" d'euros entre 2008 et 2013. Une information judiciaire a été ouverte pour "favoritisme et prise illégale d'intérêts", suite à la plainte déposée par le syndicat SNPA-CGC (Syndicat national des personnels de la communication et de l'audiovisuel-Confédération générale des cadres) de France Télévisions.
Interrogé cet après-midi par l'AFP, Patrick de Carolis a confirmé sa mise en examen, la jugeant cependant "parfaitement injustifiée". "Je réfute toute responsabilité dans ce dossier. Ma mise en cause est parfaitement injustifiée. Le dossier d'instruction démontre que je ne suis pas intervenu dans cette affaire. Mon avocat Maître Michel Beaussier dépose dès aujourd'hui une demande de démise en examen. A aucun moment je n'ai donné d'ordre contraire aux règles de passation des marchés publics. Pendant les 5 années de ma présidence, je n'ai oeuvré que dans le seul intérêt de France Télévisions, de son actionnaire (l'Etat) et des téléspectateurs" a précisé Patrick de Carolis dans un communiqué.
De son côté, Bastien Millot a également réfuté "catégoriquement" hier les accusations dont il fait l'objet dans cette affaire. "Toutes les prestations que j'ai effectuées pour France Télévisions l'ont été dans le strict respect du droit. Et le délit de favoritisme n'a pas d'application au sein de l'entreprise France Télévisions", a-t-il assuré.