Des dérapages en série pointés du doigt par le CSA. Cette semaine, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a mis en garde France Télévisions suite à plusieurs manquements commis dans le cadre de la retransmission des Jeux olympiques de Rio, qui se sont tenus cet été au Brésil, du 5 au 21 août. A plusieurs reprises, les commentateurs des cérémonies ou des épreuves ont en effet commis des erreurs ou des fautes que les Sages ont voulu souligner, après avoir été saisis au moment des faits par des téléspectateurs et des associations.
"Après examen, (le Conseil) a estimé qu'un certain nombre de commentaires relatifs à l'histoire du Brésil relevaient d'approximations ou d'erreurs historiques regrettables tandis que d'autres, notamment ceux relatifs à l'esclavage, pouvaient être considérés comme présentant une vision déformée d'une période historique très douloureuse", note dans un premier temps le CSA, évoquant sans le citer les commentaires de Daniel Bilalian lors de la cérémonie d'ouverture.
Ce soir-là, outre quelques erreurs historiques, le journaliste de 69 ans avait jugé bon de déclarer, lors d'un tableau sur l'esclavage au Brésil, que cette pratique était "bonne pour le développement du pays". Le CRAN avait rapidement saisi le CSA pour "erreurs, inepties et propos colonialistes" et de nombreuses voix s'étaient élevées sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce discours.
"Le Conseil déplore également le caractère dévalorisant, voire discriminant, des commentaires relatifs aux athlètes japonais tenus lors d'une épreuve de gymnastique", note également le CSA dans son communiqué publié ce matin. Ici, les Sages réagissent aux propos de Thomas Boulhail, vice-champion olympique 2008 et consultant gymnastique pour France Télévisions cet été. "C'est beau à voir cette équipe. On dirait un petit manga, avec plein de petits personnages qui sont heureux. On se croirait dans un dessin animé, il y a des petits Pikachu de partout", avait-il lancé au sujet de l'équipe japonaise de gymnastique.
"Enfin, il a relevé des propos de la part de certains journalistes susceptibles de porter atteinte à l'image des femmes. Ce fut le cas notamment de commentaires relatifs à une lutteuse japonaise", assure le CSA. "C'est pourquoi le Conseil a tenu à rappeler au Groupe France Télévisions ses obligations de rigueur dans le traitement de l'information et d'exemplarité en matière de lutte contre les discriminations et de respect de droits des femmes".