"Très isolé dans la rédaction", "pas de propositions", "ne sait pas s'adapter". De nombreux commentaires extrêmement sévères comme ceux-ci sur le comportement des salariés de France Télévisions, écrits à leur insu, ont fait monter au créneau les syndicats du groupe audiovisuel. Selon un communiqué de la SDJ, plus de 200 journalistes ont saisi les prud'hommes pour avoir accès à leur "fiche d'évaluation".
"Soutenue par les syndicats CFDT, SNJ, CGC et SUD, la procédure, qui rassemble des salariés du siège, de régions et d'Outre-mer, fait suite à la découverte en août 2015 de l'existence depuis avril 2014 d'un système occulte de fichage généralisé des salariés destiné à les évaluer", précise le communiqué. Révélé l'été dernier par FO, l'ancienne direction de France Télévisions avait d'abord nié posséder de tels dossiers, avant de reconnaître l'existence de ce dispositif.
La direction souhaitant détruire ces documents en septembre dernier, les syndicats ont alors saisi le tribunal de grande instance de Paris, qui lui a interdit. Mais trois mois plus tard, le SNJ assure qu'aucun salarié concerné n'a pu avoir accès à ces fameuses fiches. " Les salariés qui, depuis cette date, ont réclamé ces documents durant leurs entretiens annuels ont essuyé des refus. Ces appréciations négatives méconnues ont eu un impact sur le déroulement de carrière de certains salariés. Ils en demandent réparation", écrit le syndicat.
De son côté, la direction de France Télévisions tient à faire savoir que "un accord a été conclu en octobre 2015 avec une partie des organisations syndicales représentatives au sein de l'entreprise afin de préciser les conditions dans lesquelles des restitutions d'évaluation pouvaient être organisées auprès des salariés concernés". Par ailleurs, la direction "a présenté aux organisations syndicales un dispositif aménagé d'entretien annuel, actuellement en cours de discussion devant les instances de représentation du personnel."