La cote de popularité de François Hollande est au plus bas, le président de la République est empêtré dans un scandale politique avec la démission au bout de neuf jours de Thomas Thevenoud, secrétaire d'Etat, et dans un scandale personnel, après la publication du livre "Merci pour ce moment" de Valérie Trierweiler. Sorti à la surprise générale hier, le livre s'arrache dans les libraires et dépeint un tableau sombre de la personnalité du président. L'ex-compagne du président y raconte notamment comment elle a vécu la révélation de sa liaison avec Julie Gayet, et multiplie les anecdotes personnelles et politiques.
Présent depuis 48 heures à Newport, au Royaume-Uni, pour un sommet de l'OTAN, le président a décidé cet après-midi d'accorder une conférence de presse pour évoquer la crise en Ukraine, notamment, mais il a évidemment été interrogé sur la délicate situation dans laquelle il se trouve sur les plans personnel et politique. "Nous sommes ici au conseil de l'OTAN, là où se décide la paix, la guerre, la sécurité de l'Europe, de la France. Et ce sont les seuls sujets qui depuis 48 heures m'ont mobilisé, pour la France", a d'abord indiqué le président de la Republique.
Mais François Hollande n'a pas éludé la question pour autant. "Je vais vous répondre parce qu'il y a des questions de principe qui sont en cause. Il y a d'abord la fonction présidentielle. Elle doit être respectée non pas pour préserver la personne qui a la charge de conduire la France comme chef de l'Etat, parce que j'assume pour ma part toutes les responsabilités de cette mission. Respecter la mission essentielle, ce n'est pas préserver la personne, c'est préserver notre institution", a-t-il souligné.
"Il y en a un autre : c'est ce que je suis. Et pour ce qui me concerne, je n'accepterai jamais, je dis bien jamais, que puisse être mis en cause ce qui est l'engagement de toute ma vie, je dis bien de toute ma vie, de tout ce qui a fondé ma vie politique, mes engagements, mes responsabilités, les mandats que j'ai exercés. Je ne vais pas laisser mettre en cause la conception de mon action au service des Français et notamment de la relation humaine que j'ai avec les plus fragiles, les plus modestes, les plus humbles, les plus pauvres parce que je suis à leur service et que c'est ma raison d'être", a-t-il conclu sur le sujet, en référence sans doute au surnom qu'il aurait donné aux plus démunis, les "sans dents", selon l'ouvrage de Valérie Trierweiler.