Depuis hier, 13h, les salariés de Radio France ont officiellement cessé leur grève. Pendant presqu'un mois, ceux-ci ont protesté contre les coupes budgétaires exigées par le gouvernement, qui vont conduire à l'ouverture d'un plan de départ volontaire concernant de 300 à 380 personnes. A de nombreuses reprises, les salariés ont profité du long mouvement pour clamer leur amour du service public.
Ce matin, François Morel a publiquement déclaré sa flamme à l'entreprise. En direct sur France Inter, où il propose une chronique tous les vendredis matin, le comédien a lu une "lettre d'amour". "Ma chère radio de service public, j'avais envie de t'écrire une lettre. Une lettre de reconnaissance. Une lettre d'affection. N'ayons pas peur des mots, c'est une lettre d'amour ! Oui, j'ai eu envie de t'écrire une lettre d'amour après cette période de silence et de séparation forcée", a déclaré le comédien à la fin de la matinale.
L'acteur devenu célèbre grâce aux "Deschiens" estime avoir une relation charnelle avec la station où il officie chaque semaine. "Sous la couette, je t'allume et toi tu me fais voyager", s'est-il amusé en se rappelant avoir eu ses premiers frisons d'adolescent en écoutant le regretté Jacques Chancel et avoir raté de nombreux cours à cause du "Tribunal des flagrants délires" de Claude Villers, Pierre Desproges et Luis Rego.
"Depuis ce temps là, toi et moi, on ne s'est jamais quitté ! (...) Tu m'as fait grandir ! (...) Je ne savais pas alors que mine de rien, je prenais des cours et que ton humour et ton goût des mots me serviraient plus tard. Un jour, toi et moi, c'est devenu vraiment sérieux. J'ai pu entrer dans toi, en douceur, sans violence. Soyons justes, au début, je crois que tu ne t'en es pas vraiment aperçu. Moi j'étais trop impressionné. Je perdais mes moyens", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui, on est en train de penser pour toi. On dit qu'il te faut évoluer, et que tu dois épouser le siècle nouveau. Peut-être... Et que tu dois faire des économies, des efforts. Sûrement... Mais n'oublie pas de rester ce que tu es ! Ne cherche pas à singer la télévision (....) Sois généraliste tant que tu veux mais pas commune. Sois fédérative mais pas ordinaire car si un jour tu cessais complètement d'être insoumise, curieuse et intranquille, moi je t'aimerais un petit moins et un jour je pourrais ne plus t'aimer du tout !", a conclu François Morel en lançant un des génériques du "Pop club" de José Artur.