Onze pages très attendues. Ce matin, lors d'un Comité central d'entreprise, Mathieu Gallet présente aux représentants du personnel de Radio France son plan stratégique pour le groupe. Ce document, dont Le Monde a eu copie, ne contient pas de grande surprise. Après 21 jours de grève, le dirigeant réaffirme le rôle prépondérant des sept stations et des orchestres dans la mission de service public du groupe. Il ne prévoit donc pas de revoir le périmètre de Radio France.
Pour la direction du groupe, l'objectif est de "conforter la place de média de service public de référence à l'ère numérique et affirmer son rôle d'acteur majeur de la musique, de la culture et de l'information à horizon 2020, dans un paysage médiatique et culturel marqué par des évolutions sociologiques, technologiques et concurrentielles extrêmement fortes et rapides", indique l'introduction du texte qui rappelle le contexte économique "très dégradé" de l'entreprise, "sous l'effet combiné d'une contraction de ses ressources et d'une hausse de ses coûts d'exploitation et des charges liées à la réhabilitation".
Le dirigeant liste ensuite les pistes qu'il compte suivre pour faire revenir son groupe à l'équilibre financier. Au rayon des nouvelles recettes, Mathieu Gallet attend 8 à 16 millions d'euros de l'élargissement des secteurs autorisés à faire de la publicité et de la hausse des recettes liées au numérique. Il espère aussi 16 millions d'euros de l'abandon des ondes moyennes et de missions comme la météo marine, la messe ou la traduction de programme en langues régionales. Pour faire face à l'urgence, il attend aussi une dotation de l'Etat pour achever le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, qui pourrait atteindre 80 millions d'euros.
Mais le principal volet d'économies repose sur une réduction d'effectif pour réduire les dépenses avec, comme déjà annoncé, un plan de 300 à 380 départs volontaires. 50 créations de postes sont prévues "dans les métiers du développement informatique, de la production scénique et du marketing, notamment", il s'agit donc de 250 à 330 suppressions, ce qui permettrait une économie de 18 à 24 millions d'euros en 2017.