Le retour de Mathieu Gallet. Dans un entretien accordé au "Parisien" en marge de la sortie de son dernier livre, "Jeux de pouvoir", l'ancien PDG de Radio France revient sur ses quatre années houleuses à la tête de Radio France, de 2014 à 2018. Pour rappel, Mathieu Gallet a été évincé de l'entreprise publique pour des soupçons de favoritisme lorsqu'il dirigeait l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Dans cette affaire, il a été condamné en appel à 30.000 euros d'amende.
Dans cet entretien au quotidien, l'ex-PDG de Radio France raconte que le gouvernement socialiste de l'époque lui a rendu la vie difficile dès son arrivée à la tête de la Maison ronde. "Avec comme bagages quatre années ministérielles sous Chirac et Sarkozy, je n'étais clairement pas le candidat de la gauche", explique-t-il. "Mon cadeau d'arrivée a été une baisse de 20 millions d'euros de la redevance attribuée à Radio France, sur un budget de 580 millions", ajoute-t-il, voyant dans ces restrictions budgétaires la cause de la grève historique - 28 jours - qu'il a dû affronter ensuite. "La ministre Pellerin m'a suivi, puis a joué sa partition pour me faire porter toute la responsabilité, tout comme le Premier ministre, Manuel Valls, qui a poussé pour que je démissionne", tacle ensuite Mathieu Gallet au sujet de ces évènements.
Le fondateur de Majelan revient également dans cette interview sur la rumeur de 2017 lui prêtant une relation avec l'actuel président de la République, Emmanuel Macron. Ce dernier avait choisi de lui tordre le coup en l'évoquant publiquement en meeting pour mieux la moquer. "Je l'ai appris sur Twitter", raconte pour sa part Mathieu Gallet au sujet de ce démenti du candidat Macron. "Sur la forme, je regrette qu'il ne m'ait pas prévenu. Ça aurait été plus élégant de sa part. C'est une question de respect. Mais c'était bien qu'il fasse taire la rumeur, surtout avec humour", commente-t-il, assurant que cette boule puante avait été lancée par "des socialistes", la propre "famille politique de base" d'Emmanuel Macron.
Au cours de son entretien, Matthieu Gallet réserve enfin une partie de ses flèches à François Bayrou, l'un des plus proches conseillers d'Emmanuel Macron à l'Elysée. Selon l'ex-PDG de Radio France, le patron du Modem n'a pas hésité à intervenir plusieurs fois sur la ligne éditoriale de la radio publique. "Il est intervenu une première fois en 2017 pour se plaindre de la mise en retrait de Jean-Louis Bourlanges, un chroniqueur de France Culture (et élu Modem, ndlr) engagé derrière Emmanuel Macron", a raconté Mathieu Gallet. Et d'ajouter : "Ce même François Bayrou, une fois garde des Sceaux (pendant près d'un mois, en 2017, avant d'être contraint à démissionner, ndlr), a aussi appelé le chef de la cellule investigation de Radio France, mécontent d'une enquête sur le MoDem, son propre parti". "C'est hallucinant. Je n'avais jamais vu ça", dénonce Mathieu Gallet.