Le débat sur les causes de la victoire du Front national aux élections européennes a donné lieu hier soir à un aveu inattendu de la part de Franz-Olivier Giesbert. Le célèbre journaliste politique était hier soir sur le plateau de David Pujadas et Laurent Delahousse sur France 2 pour analyser les causes du succès du parti de Marine Le Pen. Avec près de 25% des suffrages, ce dernier est en effet arrivé en tête en France hier, devant l'UMP (près de 21%) et le PS avec moins de 14% des voix.
L'ancien directeur du "Point" a d'abord été interrogé sur la responsabilité des médias dans ce succès. Ces derniers ont en effet été rapidement pointés du doigt hier soir par un certain nombre de responsables politiques sur les plateaux de télévision. Si Franz-Olivier Giesbert n'a par la suite pas été tendre avec la presse, il a d'abord tenu à souligner la responsabilité de la classe politique. "C'est d'abord la faute des politiques qui n'ont pas su s'adresser au peuple, qui n'ont jamais trouvé les mots, qui se sont servis de l'Europe comme bouc émissaire de leurs échecs", a-t-il expliqué. "C'est la faute d'une politique absurde de la droite et de la gauche qui ont fait une espèce de surenchère de bêtise et de laxisme sur fond d'endettement et de déficit budgétaire" a-t-il également lâché.
Franz-Olivier Giesbert est ensuite revenu à sa critique des médias. "C'est aussi la faute des médias. Il y a un problème en France très particulier si on compare à l'Allemagne ou l'Italie. Tout s'est centralisé à Paris et Paris distille une sorte de pessimisme permanent. Mais c'est horrible !" s'est-il emporté.
Franz-Olivier Giesbert a voulu conclure son intervention avec un dernier point jugé comme "peut-être le plus important" selon lui. "On fait de l'antifascisme à bon compte sur le dos de Marine Le Pen" a-t-il déploré à propos des médias. "Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen. Les Français ne sont pas dupes. Ils voient bien les choses". Et le journaliste politique de faire son propre mea culpa : "Je fais partie des connards qui ont diabolisé Le Pen. Vous avez vu le résultat. Il faut en tirer les leçons. La fille n'est pas tout à fait le père. On a eu tout faux !" a-t-il conclu. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.