L'élection de Mathieu Gallet à la tête de Radio France devrait provoquer le grand retour de Frédéric Schlesinger. Dans le projet qu'il a présenté au CSA, le jeune dirigeant a promis d'abandonner la "structuration verticale" du groupe pour une "organisation intégrée et transversale". Autrement dit, Mathieu Gallet, novice sur les contenus, souhaite créer un poste de directeur de l'ensemble des programmes du groupe, équivalent à celui qu'occupe Bruno Patino à France Télévisions.
Mathieu Gallet aurait choisi, selon le Canard enchaîné, de confier le rôle de "superdirecteur des antennes du groupe" à Frédéric Schlesinger. Comme nous l'écrivions la semaine dernière, ce dernier, recasé à l'INA depuis 2010, a aidé Mathieu Gallet à préparer sa candidature. Selon l'hebdomadaire, c'est carrément un "ticket" avec Frédéric Schlesinger qu'aurait proposé le PDG de l'INA aux Sages du CSA. "A Gallet, tout ce qui fait rêver : la 'gouvernance', le 'marketing', le 'management', la 'rentabilité' des stations, la 'monétisation' des sites web, la 'valorisation des marques', etc. (...) Renouer avec la grande époque de France Inter, redresser France Info, rajeunir le Mouv', qui n'a de jeune que le nom : ces missions-là devrait échoir à Schlesinger", écrit l'hebdomadaire.
Ce serait une belle revanche pour cet homme de radio de 61 ans. Après avoir dirigé les radios musicales du groupe Lagardère (RFM et Europe 2) dans les années 90, Frédéric Schlesinger a brillé à Radio France durant la décennie suivante. D'abord comme patron du Mouv' (c'est sous sa direction que la station a enregistré ses records d'audience) mais surtout comme directeur de France Inter de 2006 à 2009. C'est lui qui a rebâti la station alors très mal en point.
Agacé de la liberté laissée aux humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte, Nicolas Sarkozy aurait souhaité le départ de Frédéric Schlesinger. Dès sa nomination à la tête de Radio France, en 2009, Jean-Luc Hees s'est chargé d'écarter toute la fine équipe, confiant la direction du navire amiral du groupe public à son ami, le décrié Philippe Val, dont les jours à la tête de France Inter sont désormais comptés...