Il n'y va pas de main morte. Ce samedi, Frédéric Taddeï revient dans les colonnes du "Monde" sur sa carrière à la télévision et à la radio. Le journaliste a été aux commandes de nombreuses émissions sur France Télévisions, comme "Ce soir (ou jamais)" et "Hier, aujourd'hui, demain". De plus, il est du lundi au jeudi aux commandes du "Europe 1 Social Club" sur la station d'Arnaud Lagardère, dans une émission où il retrace l'actualité avec ses invités.
Au cours de cet entretien, le présentateur semble avoir gardé un mauvais souvenir de l'arrêt définitif de sa dernière émission culturelle sur France 2, une décision actée par la direction de France Télévisions. "Visiblement, cette émission intellectuelle dérangeait la direction. Elle était ambitieuse et faite pour être diffusée à 22 h 30. Elle ne l'a jamais été avant minuit !", lâche-t-il, précisant que "les patrons de chaînes pensent que les gens intelligents regardent de moins en moins la télé ; Ce n'est donc pas la peine d'offrir des programmes exigeants". "Je crois qu'ils ont tort", ajoute le patron de "Lui".
Selon lui, France Télévisions "est un gâchis" : "Sa présidente, Delphine Ernotte, ne connaît rien à la télé et est en train de casser le groupe. Xavier Couture, qui travaille à ses côtés, est atterré et tente de lui faire comprendre certaines choses, mais cela paraît compliqué". Frédéric Taddeï poursuit que la direction de France Télévisions "prend aujourd'hui les gens pour des imbéciles" et "fait une télé en fonction de ce critère". "Plutôt que d'imaginer une nouvelle chaîne culturelle sur le Web, les responsables devraient programmer des émissions culturelles sur France 2 ou France 3 à une heure décente", enchaîne l'animateur.
Ancien de Canal+ entre 1994 et 1998, le créateur de "D'art d'art" n'en pense pas moins de Vincent Bolloré, patron du groupe Vivendi, maison-mère de la chaîne cryptée. "Cela fait très longtemps que je ne regarde plus Canal. La chute qualitative de la chaîne, dont le modèle économique ne fonctionne plus, date de bien avant l'arrivée de Bolloré", explique-t-il, avouant tout de même : "Mais ce dernier, qui, comme Ernotte, ne connaît rien à la télé, semble gérer cette maison comme n'importe quelle boîte de transport ou de matériel."