La vie l'inspire, pas les blagues des autres humoristes. C'est en substance la défense choisie par Gad Elmaleh, invité ce matin sur Europe 1. Au micro de Nikos Aliagas, celui qui sera à l'affiche vendredi de la nouvelle série de Netflix "Huge en France", a réagi pour la première fois sérieusement aux accusations de plagiat dont il est l'objet. Le 14 février dernier, il avait choisi le ton de l'humour pour répondre aux attaques en interprétant son personnage de Chouchou.
La chaîne Youtube "CopyComic", qui s'est donnée pour mission de recenser les similitudes de textes entre les humoristes français et leurs homologues américains, l'a épinglé à deux reprises, lui reprochant des vannes parfois copiées-collées. "CopyComic" avait même révélé que l'humoriste avait tenté de faire supprimer des vidéos le mettant en cause, par le biais de ses avocats. Une tentative qui s'était finalement soldée par un échec.
Sur Europe 1, Nikos Aliagas a interrogé son invité sur ses modèles dans le métier d'humoriste, notamment aux Etats-Unis. L'occasion pour Gad Elmaleh de saisir la balle au bond pour livrer une réflexion sur la question du plagiat. "Quand on parle d'inspiration et surtout récemment, quand on mélange tout, on ne mentionne pas les vraies personnes qui m'ont inspirées", a-t-il déploré sans pour autant les mentionner. Il est même remonté au début de sa carrière, en 1995. "Je me suis fait connaître avec un sketch qui s'appelait 'La chèvre de M. Seguin'. C'était mon regard", s'est justifié Gad Elmaleh à propos de cette source d'inspiration assumée.
"S'inspirer de quelqu'un, c'est pas prendre un mot, reprendre une phrase, c'est pas ça. S'inspirer de quelqu'un, c'est beaucoup plus profond que ça. C'est être, au quotidien, complètement fasciné, absorbé, échanger, se projeter... Mon métier d'humoriste, il ne se résume pas à une liste de blagues. Ce que je propose, ce qu'on propose, c'est un regard, une vision du monde, un univers...", a-t-il décrit. Pour lui, si tous les humoristes partageaient le même univers et le même ton, "il y aurait 4.000 Jamel Debbouze, 2.350 Florence Foresti et 300.000 Jerry Seinfield".
Nikos Aliagas lui a alors demandé si Gad Elmaleh estimait "injustes" les accusations de plagiat. Pour l'interprète de "Petit Oiseau", c'est la rançon du succès : "Je vais aller plus loin, c'est normal", a-t-il affirmé, avant de donner son point de vue sur le thème plus général de l'observation du quotidien, source d'inspiration des humoristes, comme le micro-ondes qui ne réchauffe rien ou les vélos à Paris.
"C'est une observation qui n'appartient à personne. Et après, libre à toi de dire ce que tu veux là-dessus. Tout ça appartient à tout le monde. Un mec bourré qui titube, ça ne t'appartient pas, ça ne m'appartient pas. Sinon on déposerait la vie. Personne ne parle plus d'amour, de sexualité, d'être bourré, de voyager...", a développé Gad Elmaleh, qui s'est dit prêt à faire oeuvre de pédagogie sur la question du plagiat. "Il faut l'accompagner, il ne faut pas se battre contre. Il faut continuer à écrire, il faut continuer à bosser, à imaginer... Il faut continuer à se moquer de ça aussi !". puremedias.com vous propose de revoir une partie de cette interview.