Un triste jour pour Hollywood. Hier, les studios Sony ont baissé les bras et annulé la sortie du film "L'interview qui tue" face au refus de la plupart des chaînes de cinémas de le projeter. En cause, des menaces terroristes émises par un mystérieux groupe baptisé Les Gardiens de la paix, intervenu après le piratage des ordinateurs et réseaux de Sony le mois dernier. Selon les médias américains, la Corée du Nord serait derrière cette attaque sans précédent, afin de punir Sony d'avoir financé le film "L'interview qui tue", dans lequel Seth Rogen et James Franco campent deux journalistes qui partent en Corée pour tuer le dictateur Kim Jong-un.
Face à cette atteinte grave à la liberté d'expression, George Clooney a tenté de se mobiliser, comme il le révèle dans une interview au site spécialisé "Deadline". Regrettant qu'une bonne partie des médias se soient concentrés sur les e-mails piratés des dirigeants de Sony plutôt que sur l'identité des pirates, le comédien et réalisateur a félicité la stratégie des hackers. "Ils ont été brillants : d'abord, ils les ont humiliés, afin que personne ne soit de leur côté. Après la blague sur Obama, personne n'allait soutenir Amy Pascal (la patronne de Sony Pictures, ndlr)", explique ainsi George Clooney.
"Par ailleurs, ils ont aussi utilisé ce piratage comme une arme de peur, afin que chacun ressente cette peur. Ils savent tous ce qu'ils ont eux-mêmes écrit dans leurs e-mails, et ils ont peur", ajoute l'acteur, qui évoque ensuite cette pétition de soutien. "Je l'ai envoyée à un grand nombre de personnes. En gros, tous les patrons. Ils ont répondu à mon avocat : 'Je ne peux pas signer ça'. Mais comment peut-on ne pas signer ça ? Je ne vais nommer personne, je ne suis pas là pour ça, mais personne ne l'a signée", regrette George Clooney, selon qui le message n'est pourtant pas difficile à soutenir.
"Tout ce qu'elle dit, c'est 'Nous n'allons pas nous soumettre à ce type de chantage'. Mais alors qu'un studio était mis à mal, personne n'a bougé. Personne n'a tenu tête. Voilà où nous en sommes. Voilà à quel niveau de peur nous sommes", se lamente George Clooney.