Le métier d'intervieweur n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Dans un entretien intitulé "Gérard Depardieu, monstre et compagnie", "Le Figaro Magazine" interroge ce vendredi l'acteur pour la sortie de son livre "Monstre". Une rencontre "très chaotique", "un entretien qui n'en est pas un", précise l'hebdomadaire.
Pourtant, tout avait si bien commencé... "Il est courtois, aimable, allume une Gitane qu'il serre dans la patte", écrit Nicolas Ungemuth, l'auteur de l'entretien. Mais Gérard Depardieu se montre rapidement très en verve. À propos de la langue française, il n'hésite pas à déclarer : "La plupart des gens qu'on entend à la radio ou à la télé ne parlent pas français. La culture, aujourd'hui, c'est Hanouna !".
Tout au long des 8 pages que lui consacre "Le Figaro Magazine", l'acteur évoque pêle-mêle et sans transition de nombreux sujets. Sur le cinéma actuel, Gérard Depardieu constate que "le cinéma est de moins en moins intéressant. Moi, c'est simple, je ne vais voir que des films qui se font descendre par la critique".
Sur la culture en général, il estime : "Il n'existe plus que des gens normaux, puisqu'il n'y a plus de culture". Même chose pour la démocratie, à l'ère du numérique : "Le suffrage universel, c'est fini : nous sommes dirigés par Apple et Zuckerberg". Quant à son départ de la France : "Contrairement à ce que disent les journalistes, ce n'est pas pour la fiscalité que je me suis barré. Non. Si c'était pour ça, je me serais barré bien avant ! (...) Ce que je ne supporte pas, (...) c'est de voir que les Français sont tristes comme la mort".
Résultat, le journaliste et l'acteur ont parlé de tout, sauf du livre, qui était la principale motivation de cette rencontre ! Et quand "Le Figaro Magazine" tente une relance sur le sujet, Gérard Depardieu sort de ses gonds. "J'ai déjà dit tout ça dans le livre. Le livre, c'est des interviews que je relis et que je corrige ! Je ne vais pas recommencer ! Merde quoi, je vais pas me répéter !".
La rencontre a donc dû être écourtée. "Manifestement, la légende est saoulée par nos questions stupides", conclut le journaliste, non sans ironie.
Christophe Gazzano