Il est à nouveau votre journaliste préféré de la saison. Lors des TV Notes, organisées par Pure Médias, 20 Minutes et RTL, Gilles Bouleau a de nouveau remporté un trophée. puremedias.com s'est entretenu avec le journaliste afin d'évoquer ce prix mais également les évolutions du JT de TF1 la saison prochaine et la concurrence du journal de David Pujadas sur France 2.
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Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Vous décrochez le TV Notes du journaliste de la saison pour la deuxième année consécutive. Que représente ce prix pour vous ?
Gilles Bouleau : Je suis très heureux d'avoir été choisi, à la fois la rédaction et moi. C'est la récompense d'un dur labeur. Ce n'est pas quelque chose de forcément évident d'intéresser le plus grand nombre à l'actualité qui est le plus souvent pas très heureuse. Ce que je trouve intéressant aussi, c'est le fait que l'on soit suivis par Jean-Pierre Pernaut et Claire Chazal. C'est formidable que les trois présentateurs des journaux de TF1 bénéficient de cette reconnaissance.
Justement, vos camarades vous suivent dans le classement, mais bien que sur la même chaîne, leurs journaux sont différents. Après trois ans aux commandes, quelle est la touche Gilles Bouleau ?
Vaste question... S'il fallait la résumer en un mot, je dirais que c'est un peu le reflet de ce que je suis, un être curieux. J'essaye de faire en sorte qu'on parle de tout, même de ce qui visuellement est difficile à illustrer, qui peut être conceptuel ou compliqué. C'est pour cela qu'on a mis au point plusieurs rubriques comme "La minute pour comprendre" qui est de la pure infographie pour expliquer des choses compliquées. Le journal nous laisse le temps aussi de nous évader, de montrer aux gens des endroits où ils n'iront pas forcément, des métiers qu'ils ne connaissent pas forcément, des personnages marquants... On prend l'actualité à travers un certain nombre de prismes qui nous permettent de la rendre intéressante et intelligible par tous.
L'écart d'audience entre les JT de TF1 et France 2 se réduit : là où celles de TF1 baissent, celles de France 2 progressent.
Il y a une partie de cela qui nous échappe. Que vaut l'access prime time de nos concurrents ? Que vaut le nôtre ? Dans les derniers mois, notre access a été moins favorable mais ces éléments, je ne les maîtrise pas et il ne faut pas que ça nous empêche de dormir. En revanche, l'audience doit nous renforcer dans la conviction qu'on ne peut pas s'assoupir ni s'embourgeoiser.
Après, tous les formats de télévision s'usent, à l'exception de l'actualité. Il y aura encore des journaux télévisés à 20 heures pour plusieurs décennies. Mais on doit se remettre en question quant à la narration, à la fabrication, à la structure du journal. On l'a fait à mon arrivée, mais il n'empêche que nos concurrents ont aussi la télévision, regardent TF1 et s'inspirent de ce qu'on fait bien. Il faut donc qu'on arrive à avoir un pas d'avance. En septembre, nous allons faire de nouvelles choses afin de marquer notre différence. Il n'y aura pas de révolution mais il y a une évolution permanente.
Tant sur le fond que sur la forme, vous trouvez qu'il y a des choses que France 2 fait mieux que TF1 et inversement ?
Je ne suis pas forcément le bon arbitre mais le journal de France 2 a toujours été bon. Il y a beaucoup de journalistes de France 2 que je connais bien et qui viennent du groupe TF1. Après, je parle un peu avec mon coeur mais j'aime beaucoup le nôtre, car je vois les efforts que la rédaction déploie.
Vous parliez d'évolution mais pas de révolution pour le JT de TF1 à la rentrée. Des choses concrètes sont déjà actées ?
Le plateau va changer. C'est l'accueil, c'est l'écrin dans lequel on raconte notre histoire du jour. Il sera nouveau, en harmonie avec ce que nous voulons faire évoluer dans le journal. Il va évoluer mais ne sera pas révolutionnaire. Je ne serai pas les pieds au mur. Il faut être à la fois classe, convivial et statutaire. On va aussi travailler les rubriques, faire des choses avec l'infographie, améliorer le magazine avec une cellule dédiée. Ca aura de la gueule, de la tenue.
Cette saison, vous avez eu le JT, une interview de François Hollande mais également la soirée anniversaire de TF1, avec Christophe Dechavanne. L'infotainment, c'est un genre qui vous attire ?
Non. Ce que j'ai adoré, c'est faire les deux exercices. A côté du JT, j'aime aussi la grande liberté de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de football, des élections européennes et municipales avec Claire Chazal, du 14 juillet, du Débarquement avec Anne-Claire Coudray... J'adore sortir de la boîte et faire d'autres exercices. Je pense que ça me rend plus réactif au journal.
Là, travailler en couple dans un exercice totalement différent avec Christophe Dechavanne, j'ai trouvé ça formidable. Et puis j'adore apprendre comment on fabrique une émission comme ça, comment elle est réalisée, comment on crée une dynamique et une complicité avec cette forte personnalité qu'est Christophe Dechavanne. C'était formidable mais après, il ne faut pas perdre son identité. Il y a des choses que je suis incapable de faire, je ne suis pas un animateur au sens propre du terme et il ne faut pas dérouter nos téléspectateurs. Il y a des choses que je ne suis pas capable de présenter, tant intellectuellement que physiquement.