La guerre des sexes est déclarée aux "Echos". Pour protester contre l'absence de femmes à la tête de la rédaction, les journalistes féminines du quotidien économique ont en effet décidé de faire la grève des signatures dans l'édition papier et web d'aujourd'hui.
Pour expliquer leur geste, les grévistes ont publié un communiqué relayé par d'autres journaux. "Nous, femmes journalistes aux 'Echos', écrivent-elles, sommes devenues, au fil des ans, invisibles. C'est pourquoi nous avons décidé de faire une grève des signatures dans les éditions papier et web du vendredi 7 juin 2013". Elles poursuivent en expliquant que "chaque jour, aux 'Echos', (elles sont) aussi nombreuses que les hommes à faire ce journal" mais "il n'y a de femmes ni à la rédaction en chef, ni à la direction de la rédaction du quotidien". "Les femmes ont peu à peu disparu de cette équipe", dénoncent-elles enfin dans ce texte intitulé "Hommes : 12, femmes : 0" et signé par plus de 70 journalistes. Elles exhortent donc la direction "à prendre la mesure du problème et à agir en conséquence".
De son côté, le PDG du quotidien, Francis Morel, a affirmé au site d'information "Arrêt sur images" , prendre ce mouvement "très au sérieux". Confirmant que "le constat fait par les femmes des 'Echos' est objectivement juste", il a annoncé qu'il recevra les représentantes du mouvement lundi, en compagnie de Nicolas Barré, directeur des rédactions. Il a promis des "mesures concrètes" et une accélération du plan de rattrapage des disparités salariales entre hommes et femmes mis en place il y a deux ans.
Selon ASI, la protestation serait née plusieurs semaines auparavant suite à de nombreux changements dans l'organigramme du quotidien. En avril, Henri Gibier, directeur des rédactions des "Echos" a été remplacé par Nicolas Barré. Ce dernier a ensuite nommé deux directeurs délégués : François Vidal et Dominique Seux. Ces deux hommes, auparavant rédacteurs en chef, ont à leur tour été remplacés par deux journalistes masculins... D'où la colère des femmes du journal.