Elle l'avait annoncé en avril dernier. En cas de victoire de François Hollande, "je vais être obligée de déménager, de quitter Paris à cause de l'ISF. Je crois que la plupart des gens ne se rendent pas compte du drame que l'ISF cause aux gens de ma catégorie. Je suis forcée, à pas loin de 70 ans et malade, de vendre mon appartement et de déménager. Si Hollande passe, je ne suis pas certaine que mon revenu suffira à payer mes impôts" expliquait Françoise Hardy à Paris Match.
Pourtant, quelques jours à peine après cette déclaration, François Hollande avait tenu à rassurer la chanteuse sur le plateau de "Des Paroles et des actes", sur France 2. "Si les personnes qui sont à la rue payaient 40.000 euros d'ISF, elles seraient heureuses ces personnes. (...) Je veux rassurer Françoise Hardy, l'ISF ne sera pas multiplié par trois puisque je vais revenir exactement au barème qui existait l'année dernière avant qu'il soit baissé par Nicolas Sarkozy. De ce point de vue-là, elle ne sera donc pas à la rue" annonçait-il.
Thomas Dutronc, le fils de Françoise Hardy, avait même proposé d'héberger sa mère ! Mais interrogée cette semaine par Challenges, la chanteuse ne décolère pas. "Je suis si peu certaine de pouvoir payer mes impôts et mes charges avec un revenu hypothétique de 150.000 euros par an, que je cherche à déménager d'un grand appartement pour un appartement beaucoup plus petit" annonce-t-elle d'emblée.
"Je trouve totalement injuste de taxer un bien, qui a coûté une vie d'efforts financiers considérables pour l'acquérir puis l'entretenir, et qui ne rapporte pas un clou. Il est très important de comprendre que l'ISF ne taxe pas les revenus du capital, mais le capital lui-même, comme votre résidence principale" explique Françoise Hardy, évoquant la vente de son appartement, "à un prix très inférieur à celui de la surévaluation du fisc".
Quant à la tentative de François Hollande de la rassurer, Françoise Hardy n'en a que faire. "J'ai eu la surprise de l'entendre dans l'émission Des Paroles et des actes, dire qu'il fallait que je me rassure car il se contenterait de ramener l'ISF à l'ancien barème. Mais cela revient à tripler les prélèvements de cet impôt inique, qui n'existe d'ailleurs qu'en France. J'appelle de mes voeux une harmonisation fiscale européenne, sans laquelle les eurobonds et la mutualisation de la dette ne seront pas possibles" peste-t-elle.
Mais il n'est pas question d'exil fiscal pour celle qui déclare avoir voté pour Nicolas Sarkozy. "Il faudrait que je sois beaucoup plus jeune et beaucoup plus fortunée que je ne le suis pour aller m'installer à Londres ou à New York. Je suis née à Paris, y ait toujours vécu et ne pourrais pas vivre ailleurs. Et puis on ne refait pas sa vie à 68 ans !" explique Françoise Hardy. "L'argent sert à être autonome. Si on a la chance, comme cela a souvent été mon cas, d'en gagner plus que d'autres, et si le fisc vous en laisse assez – ce qui ne va plus être le cas -, il sert à aider les gens autour de soi comme on peut" conclut-elle...