Interview
Christophe Willem : "Nouvelle Star était devenu un peu plus bobo"
Publié le 15 mars 2011 à 16:55
Par Charles Decant
Ce soir, M6 lancera "X-Factor", télé-crochet qui succède à "Nouvelle Star". Christophe Willem, gagnant de "Nouvelle Star" en 2006, évoque pour puremedias.com son rôle de juré, sa légitimité et sa sérénité face à l'opinion des téléspectateurs.
Christophe Willem Christophe Willem© Crédits : Abaca
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Ce soir, M6 donnera le coup d'envoi de X-Factor, le format de télé-crochet numéro un dans le monde. L'émission succède à Nouvelle Star et à une première saison sur W9 dont M6 tente de se distancer. Exit Alexandre Devoise, remplacé par Sandrine Corman et bienvenue à un nouveau jury composé de Christophe Willem, Veronic Dicaire, Henry Padovani et Olivier Schultheis.

Comme ce dernier, Christophe Willem est dans une position particulière en tant que gagnant de Nouvelle Star en 2006. Le chanteur évoque pour puremedias.com sa décision d'accepter le poste, sa légitimité, le côté moins élitiste de l'émission par rapport à Nouvelle Star ou encore ce qu'il pense de l'opinion que le public risque d'avoir de lui face à son comportement en tant que juré. Entretien.



Comment t'es-tu retrouvé à la table des jurés de X-Factor ?
Ce n'était pas si évident. Je connais toute la prod, je les connais tous parce que ce sont eux qui ont fait Nouvelle Star. Quand on m'a appelé début septembre pour me demander si ça me disait ou pas, j'ai hésité car c'était prévu de longue date qu'entre janvier et juin, je préparais mon troisième album, pour une sortie en septembre. Ca me laissait quand même des créneaux pour faire l'émission mais j'ai pris un petit week-end de réflexion et je me suis dit... Pourquoi pas ? Avant de faire Nouvelle Star j'ai donné pas mal de cours de chant, donc c'est un truc qui me plait vachement

La dimension coaching ?
Oui. Je ne me sens pas mal à l'aise de juger des gens. Je juge sur des prestations qui vont se faire sur les primes, mais en même temps je fais tout pour que le groupe dont je vais m'occuper aille le plus loin possible. Donc il y a ce côté pédagogue derrière. Et moi, venant de ce chemin-là, je trouvais ça sympa que je puisse amener ce que j'ai vécu au tout début, quelles sont les difficultés qu'on peut avoir à se faire plus ou moins respecter en tant qu'artiste et pas forcément avoir toujours une image que des fois on veut péjorative et qui ne l'est pas à la base.

Tu avais déjà été contacté par W9 pour la première saison de X-Factor ?
Oui, l'année dernière on m'avait contacté mais j'étais en pleine tournée donc ce n'était pas possible.

Le fait que c'était sur W9 et pas M6, ça n'a pas joué ?
Non, parce que c'est le même groupe. Après, c'est vrai que ça passe cette saison sur M6, une chaîne hertzienne à la base et qu'il y a de très gros moyens. En même temps, l'année dernière je n'étais pas aussi convaincu. L'année dernière je suis parti à Londres d'août à novembre et je suivais plus ou moins ce qui se tramait autour de The X Factor et c'est vrai que là-bas, c'est assez énorme et il y a vraiment des artistes qui se retrouvent juges. C'est le concept de se dire, ce n'est pas que des gens qui sont très pointus - je pense à Manu Katché qui est un batteur très pointu - là-bas c'était Cheryl Cole, Dannii Minogue, Nicole Scherzinger des Pussycat Dolls... Donc je trouvais ça bien d'amener ça en France.



X-Factor est donc plus populaire, moins élitiste que Nouvelle Star ?
Il y a peut-être un côté plus populaire oui, d'abord parce qu'il n'y a pas de limite d'âge. Et puis le concept même est différent : le prime, même si on juge les performances des candidats, ça reste un vrai show. Il y a des artistes qui viennent chanter. On est à mi-chemin entre le télé-crochet et une émission de divertissement avec des gros moyens. Les critiques auxquelles Nouvelle Star a fait face, je pense, reflètent vachement ce qui se passe dans la musique. Que ce soit Star Academy, Nouvelle Star, ça répondait aux attentes du public et c'est vrai que Nouvelle Star est devenu un peu plus bobo. Mais je ne trouve pas ça péjoratif. Je trouvais ça bien, à un moment, de représenter cette musique-là qui est parfois mise de côté, pas diffusée sur les grands réseaux... Mais X-Factor a un côté un peu plus populaire. Ca revient un peu à ce qu'était Nouvelle Star au début.

On pourra entendre des reprises de Lara Fabian, par exemple ?
Ah mais c'est possible ! Après, c'est à chaque juré de s'occuper de sa catégorie. Ce qui est intéressant aussi c'est que les gens qu'on aura seront dirigés dans une démarche artistique qui correspond au juré qu'ils auront. Donc moi, je vais évidemment pas mettre tout le monde à la sauce pop électro, c'est pas le délire. Mais ce qui va m'intéresser c'est d'aller chercher dans chaque candidat ce que j'avais vu lors des auditions. Il y a des gens lors des castings qu'on a défendus parce qu'ils avaient un petit quelque chose, et il faut le faire sortir. Donc c'est aussi pour ça que j'ai accepté, sachant que mon album est déjà assez avancé vu que j'y ai bossé d'août à novembre, je vais avoir le temps de vraiment m'investir. Mes candidats auront mon numéro de portable, s'il y a un problème je débarque... C'est presque un rôle de manager, de directeur artistique.



Tu te sens déjà l'âme d'un manager après cinq ans dans le métier ?
Moi déjà j'ai une très bonne réputation parce que je vire régulièrement mes managers ! (Rires) Non, non, on rigole avec ça. Mon but ce n'est pas d'être le grand manager du moment et épauler quelqu'un dans une longue carrière mais je pense, très modestement, que grâce à mon expérience je peux leur expliquer comment les choses se passent. Je vais déjà leur dire de rester eux-mêmes pour assumer à 200% tout ce qu'ils vont faire à partir de leur entrée dans X-Factor.

Ce rôle de manager, qui t'a poussé à accepter, c'est aussi une pression : tu as le destin des candidats entre les mains !
Mais carrément. C'est pour que c'est drôle parce que c'est hyper complexe en fait. Au début on se dit "C'est super, on va coacher les gens" mais oui... Après il y a le revers de la médaille, si les coaches vont pas dans le bon sens et qu'on se dit "Mais c'est quoi cette horreur ?". C'est pour ça qu'au début je vais beaucoup, beaucoup parler avec eux. Et puis ce qu'il faut, c'est révéler ce qu'ils sont. Ce n'est pas du tout leur dire "Tu vas nous faire du Lara Fabian à la sauce dance Lady Gaga". Ce n'est pas du tout l'objectif. Ce qui me plaît, c'est d'avoir des gens en face qui ont du caractère. S'ils me tiennent tête, ça me plaît aussi, ça veut dire qu'ils ont leur caractère, qu'ils sont pas malléables dans tous les sens. Au moins, quand ils se retrouveront dans la vie réelle d'un artiste, ils sauront s'imposer et faire des choix. Au moins ce ne sont pas des gens qui sont arrivés là parce qu'il y avait de la lumière et qui ne sont pas du tout préparés à l'après.

Ca entre en compte dans votre choix des candidats qui passent d'une étape à l'autre ?
Oui parfois. Il y a des gens - et c'est dur - dont j'ai soutenu le nom aux autres jurés en disant "Non, celui-là, je ne le sens pas du tout solide". C'est quelqu'un, qu'il gagne ou pas, qui va complètement lâcher le truc quand il sortira. On sent les gens.

Quand tu les vois monter sur scène, justement, ce n'est pas difficile de dire non à ces gens ?
Le fait d'avoir donné des cours à la base, ça permet d'argumenter précisément. Après, il y a des gens, tu leur dis non, tu sais que tu brises l'illusion en deux secondes. Mais c'est aussi comme ça que ça fonctionne dans ce métier-là. Mais parfois il vaut mieux que ce soit rapide, pour eux comme pour moi, et que ce soit direct.



Qui avait le dernier mot dans le jury ?
Olivier Schultheis, il a des idées arrêtées... Mais je dirais qu'on a tous les quatre tellement des caractères chiants... (Rires) Mais dans le très bon sens du terme, dans le sens où on ne lâche pas le truc. Comme on ne sait pas du tout quelle catégorie on a, on se bat tous pour telle ou telle personne ou a contrario, on ne veut pas ceux avec qui on ne saurait pas quoi faire.

Tu t'es posé la question de l'image que tu allais donner en tant que juré ? C'est un risque...
C'est évident. Mais je pense qu'il faut être soi-même. Ce n'est pas dans ma nature de casser gratuitement les gens. Même les grosses casseroles qui sont venues, je ne vais pas en faire une joke qui dure trois heures et qui fait le grand moment de l'émission.

Mais si tu dis "Celui-là, je n'en veux pas" et que tu te bas auprès des autres jurés pour qu'il ne soit pas sélectionné, ça risque de poser problème à certains téléspectateurs...
Après, je fais le truc à fond avec mes goûts... On aime ou on n'aime pas. Il y a quatre jurés, chacun va forcément se retrouver plus dans l'un que l'autre. Si on était tous les quatre à choisir le même candidat, on ne prend qu'un juge. Ce qui est intéressant, c'est qu'on ait des désaccords et je trouve que le mélange qu'on fait représente plus ou moins ce qui se passe dans le public. Ce qui était drôle, dans la salle, j'entendais des critiques du public quand je disais non... Mais c'est vrai que j'ai donné beaucoup de "oui". Mais seulement à la première étape. J'estime que quand on chante en place et juste, je dis oui et après il y a l'étape suivante où on va écrémer et juger sur d'autres critères.

L'émission, c'est un bon moyen de promouvoir le troisième album à paraître ?
Oui, mais négativement, ça peut être l'inverse. Ca va dans les deux sens. J'ai eu les noms d'artistes qui ont été contactés pour être juré et qui ont dit non justement... Mais je comprends qu'on puisse se dire que ça me met en lumière donc que ça va être positif. Mais pour revenir à la question précédente, je n'ai pas d'angoisse sur l'opinion des gens qui vont regarder, ça fait partie de ce métier. Sans faire ça, des gens se disent déjà "Quel con, je déteste sa musique". Donc les gens qui ne m'aiment pas, je pense qu'ils continueront à ne pas m'aimer !

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