Interview
Laurent Delahousse : "Dans ce métier, il ne faut pas trop se disperser"
Publié le 20 juin 2011 à 12:55
Par Julien Bellver
Toujours en tête dans les sondages d'opinion, Laurent Delahousse décroche un nouveau prix, celui du "Meilleur présentateur de JT" de la saison dans l'enquête TV Notes organisée par puremedias.com, RTL et 20 Minutes. Interview.
France 2 France 2© Laurent Delahousse.
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Toujours en tête dans les sondages d'opinion, Laurent Delahousse décroche un nouveau prix, celui du "Meilleur présentateur de JT" de la saison dans l'enquête organisée par puremedias.com, RTL et 20 Minutes. Il s'est confié à puremedias.com sur sa popularité, ses projets de rentrée et son nouveau JT une année de présidentielle.

Les internautes vous ont élu « Meilleur présentateur de JT » de la saison à l'occasion de l'enquête TV Notes 2011. Ce n'est pas la première fois qu'on vous décerne ce genre de prix. On finit par s'en lasser, non ?
Non, on ne s'en lasse pas, moi je le prends avec un peu d'humilité. C'est très abstrait pour moi, on ne se rend pas réellement compte de ce que ça veut exprimer. D'abord, j'ai envie de dire merci, c'est pour moi le résultat de quatre ans et demi de travail ici, avec les équipes. On a eu une actualité extrêmement intense ces derniers mois, je pense notamment aux reporters qui étaient en Libye, en Côte d'Ivoire, en Tunisie, au Japon. Imaginez ce qu'ils ont vécu, parfois ça a été très dur. Ce sont eux qui participent à la richesse, à la rigueur et à la liberté du ton que l'on a développé le week-end. Moi je n'en suis que le coordinateur, celui qui l'exprime.



On dit merci aussi à Arlette Chabot, qui est venue vous chercher sur M6 ?
Je pense bien sûr aux gens qui m'ont fait confiance au moment où c'était un pari. Pour faire un journal, il faut une certaine forme de maturité, une expérience. Moi j'avais une expérience de magazine, de chaîne d'infos, une expérience de rédaction au service politique de RTL. Tout ça se construit. Après, le journal, c'est un rendez-vous particulier, un moment d'une carrière. Le travail a été progressif, merci à ceux qui m'ont fait confiance au moment où ce n'était peut-être pas une évidence.

Justement, on avait critiqué à l'époque ce recrutement extérieur...
Ce temps a été très court, je tiens à le préciser. Il y a eu quelques réticences de deux-trois voix qui se sont exprimées. Honnêtement, j'ai travaillé avec de l'écoute, de l'humilité et mes idées. On m'a laissé une grande liberté pour changer le journal, casser ses codes, mettre en place « Le grand format », des entretiens et rendez-vous nouveaux, de lancer « 13h15 »... C'est une accumulation de petites choses et non une évidence. A 42 ans, de voir qu'il y a cette reconnaissance, je sais qu'elle est liée à ma personne mais c'est aussi le fruit d'un travail collectif.

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Quel est le prix à payer pour être aussi populaire ?
Je sais quel est le pendant de la popularité. Certains disent que c'est aussi le début des ennuis. Je pense que ça suscite parfois une gêne, ça dérange. Et je peux le comprendre ! Pour bien travailler sereinement, j'ai fait le choix de vivre caché. Pour vivre heureux, vivons cachés ! Etre discret, travailler librement. En revanche, le public est averti, dans une période telle que celle qui s'ouvre, il y aura toujours des coups bas, des tentatives de déstabilisation et quand on est populaire, au coeur de ce système, je suis assez lucide sur le fait que je puisse parfois faire l'objet de piques. C'est important que je le dise avant que cela puisse arriver !

Quelles évolutions apporter au 20 heures une année de présidentielle ?
Je ne vais pas entrer dans les détails, c'est un peu tôt. Tout est dans les tuyaux, on y travaille, dans la forme et sur le fond. Il y aura des évolutions importantes à la rentrée, on en discute. Il y aura une plus grande interactivité entre la partie magazine et les news. Ce que j'ai mis en place sur le 13 heures, avec 13h15 et les invités et du magazine, je pense que dans le 20 heures, on retrouvera un peu de ça. A 13 heures, nous sommes devenus un rendez-vous politique important. C'est en moyenne 3,5 millions de téléspectateurs... un rendez-vous politique qui rassemble autant, il n'y en a plus beaucoup. On aura aussi un feuilleton de la campagne, avec des anonymes que l'on va suivre.



Au-delà du JT, d'autres formats vont arriver pour vous ?
Non, pas vraiment, il y a un documentaire sur lequel je travaille depuis plusieurs mois qui est labellisé Un jour, une histoire, le petit frère d'Un jour, un destin. C'est un documentaire que j'ai réalisé sur Klaus Barbie. J'espère qu'il y aura d'autres rendez-vous comme ça, je ne vous parle pas sur un an mais sur plusieurs années, car ces documentaires demandent huit mois de travail. Mais ma priorité la saison prochaine restera le journal et la partie magazine. On est dans une année électorale, je vais me reconcentrer un peu plus encore là-dessus.

David Pujadas va présenter un grand format politique, Des paroles et des actes. Auriez-vous aimé être à sa place ?
Je pense que ça ne me ressemble pas, je préfère ce que je fais le dimanche, ça me ressemble plus. Un grand rendez-vous qui est une sorte de grand-messe institutionnelle, ça me ressemble un peu moins, ça ressemble plus à David.

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On sait que vous réfléchissez depuis longtemps à une grande tranche d'informations avant 20 heures, où en est ce projet qui a été semble-t-il repoussé d'une saison ?
C'est toujours utile et important de réfléchir à d'autres façons de raconter l'actualité. Tout ça demande un peu de temps. Dans une année présidentielle, je pense qu'il faut que les grands rendez-vous soient les journaux et 13h15, une marque qui existe. Dans ce métier, il ne faut pas trop se disperser. Je dois me concentrer sur ça. A ce jour, ce n'est donc pas d'actualité et ce n'est pas à moi de trancher et de prendre cette décision.



On prédit chaque mois votre arrivée sur TF1. Discutez-vous avec cette chaîne, oui ou non ?
Non, j'ai toujours été assez limpide sur ça. On parle beaucoup pour vous, les blogs, la toile a tendance à alimenter beaucoup de fantasmes. Je me dois d'être le plus clair et le plus limpide vis-à-vis de la rédaction avec laquelle je travaille et ça passe par un discours sans ambiguïté. Je suis dans la construction d'une nouvelle forme de narration de l'actualité avec France 2, que ce soit sur le magazine ou le journal. Tant que je travaille sereinement, librement, dans les mois et les années à venir, c'est une question que je ne me poserai pas. Le jour où cela ne sera plus cas, je me la poserai, bien sûr.

Le JT de France 2 se rapproche, mois après mois, lentement mais sûrement de celui de TF1. Il sera inéluctablement devancé un jour. C'est votre objectif ?
Je ne me positionne pas par rapport à ce qui se fait ailleurs parce que je n'ai aucune animosité, je ne réagis pas rapport à la concurrence. Notre travail à nous est de se dire que dans un système concurrentiel extrêmement dur et complexe, on est aujourd'hui, avec certains rendez-vous le week-end, dans une forme de progression et de maturation de quelque chose qui s'installe. Maintenant, tout ça reste très fragile.

Dernière question d'actualité. Avec l'affaire DSK, les médias ont été beaucoup critiqués, une nouvelle fois pour leur traitement de ce dossier. France 2 a-t-elle été exemplaire ?
Avec ce type d'événements, il y a deux éléments, la réactivité, et la "surréactivité". Je pense qu'on a réagi, nous n'avons jamais été surréactifs ! C'est le danger de ce type d'évènements qui suscite une émotion profonde pour la popupation et forcément pour les journalistes. L'émotionnel est l'un des éléments naturels aujourd'hui de l'info parce que la dictature de l'urgence nous impose de réagir. Il ne faut pas interpréter trop vite, réagir et surréagir sur l'émotionnel. Je pense que nous avons été rigoureux et constructifs à France 2, en adéquation avec ce qu'est la chaîne depuis quelques années.

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