Interview
Isabelle Ithurburu ("Bonsoir !") : "A Canal+, on n'a jamais eu la pression des audiences"
Publié le 20 octobre 2018 à 13:08
Par Benjamin Meffre
La journaliste prend aujourd'hui à partir de 19h40 les commandes d'une nouvelle émission baptisée "Bonsoir !".
Isabelle Ithurburu Isabelle Ithurburu© Xavier Lahache / CANAL+
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Nouveau rendez-vous pour Isabelle Ithurburu sur Canal+ ! Dès ce samedi à partir de 19h40, la journaliste et ancienne animatrice du "Tube" prendra les commandes de "Bonsoir !", une nouvelle émission produite par Flab. D'une durée de 52 minutes, cette dernière se présente comme le "magazine de l'époque" et proposera chaque semaine de montrer aux téléspectateurs "celles et ceux qui bougent et font bouger les lignes". puremedias.com a demandé à Isabelle Ithurburu de bien vouloir en dire un peu plus sur ce nouveau projet. L'occasion de revenir aussi sur "Le Canal Rugby Club", l'émission qu'elle anime chaque dimanche après-midi sur Canal.

Propos recueillis par Benjamin Meffre.

puremedias.com : A quoi va ressembler "Bonsoir !" ? Ce sera un talk ou un magazine culturel ?
Isabelle Ithurburu : Disons que ce sera plus que cela. Ce sera un magazine d'info sur la société, la culture, qu'il s'agisse de cinéma, de musique ou de télévision... En fait, on traitera d'à peu près tout ce qui marque l'époque aujourd'hui, hormis la politique pure, bien que cette dernière puisse être évoquée par ricochet. Ce sera une émission de fond, sans public en plateau, mais avec de l'humeur, une interview et parfois un live musical si cela se justifie. On retrouvera aussi, comme dans le "Tube", le "face-à-face", des enquêtes et des stories. Côté production, c'est la même équipe de journalistes qu'au "Tube". Elle ne travaillera juste plus uniquement sur les médias. Depuis plusieurs saison, l'équipe se trouvait un peu à l'étroit avec la seule thématique des médias. On s'est dit au cours de la saison dernière qu'on sauterait bien le pas, en imaginant une nouvelle émission aux thématiques plus variées, tout en voulant garder la patte du "Tube".

Quelle sera du coup la part des sujets médias dans cette émission ?
Par exemple pour la première, il n'y aura pas de sujet purement médias. Certains sont programmés pour les émissions suivantes. Mais il fallait montrer dès la première qu'on parlera de tout.

Avec toujours une dimension internationale, comme dans "Le Tube" ?
Absolument. Dans la première par exemple, on va aller en Italie. On a aussi une reporter qui est aux Etats-Unis depuis 10 jours pour mettre pas mal de choses en boîte.

"On a eu la chance que le projet plaise à Raphaëlle Baillot" Isabelle Ithurburu

Côté chroniqueurs, qui retrouvera-t-on ?
Ils seront trois. On avait envie de profils différents dont un, très journalistique. On a eu la chance que le projet plaise à Raphaëlle Baillot, qui a travaillé par le passé pour "Le Supplément" sur Canal+ et pour l'émission médias d'Europe 1 la saison dernière ("Village médias" de Philippe Vandel, ndlr). On cherchait aussi une voix. On a fait appel à Frédéric Pommier, journaliste de France Inter depuis une quinzaine d'années. Il sera chargé de nous raconter une histoire passée sous les radars des médias mais qui dit quelque chose de notre époque. Et il y aura donc Julien Cazarre, dont le nom est déjà sorti dans la presse.

Ce dernier ne fera pas de chroniques en rapport avec le sport ?
Non, il avait justement envie de parler d'autre chose que le foot. Il aura le même ton par contre. Il nous présentera chaque semaine son "héros de la semaine". Quand on connaît Julien, on comprend vite que ce sera à double tranchant... Disons que ce sera une personnalité qui a marqué la semaine et à qui il va rendre hommage (rires). Pour moi, ça devient rare d'avoir aujourd'hui quelqu'un qui peut rire de tout. C'est un risque qu'on prend car c'est dur aujourd'hui de le faire en télé. Mais ce que j'aime chez lui justement, c'est qu'il attaque tout le monde. Il apportera de l'humeur mais aussi du fond, car il est très cultivé et s'intéresse à tout.

Les temps sont durs financièrement à Canal+. La chaîne vous donne-t-elle les moyens de faire l'émission que vous voulez ?
Les temps sont durs pour tout le monde ! (rires) Et malgré cela, on a eu beaucoup de chance. Quand on a proposé le projet aux dirigeants de Canal, ils étaient tout de suite ouverts. Je pense qu'ils avaient envie de tourner une page et de recommencer à faire ce genre d'émissions le week-end. On garde pour "Bonsoir !" les moyens qu'on avait pour "Le Tube", qui étaient bons. Et on va se battre pour en avoir encore un peu plus ! (rires)

"Je ne pense pas que je pourrais avoir cette liberté ailleurs qu'à Canal+" Isabelle Ithurburu

"Bonsoir !" sera en concurrence avec les "20 Heures" de TF1 et France 2. Canal ne vous envoie-t-elle pas au "casse-pipe" ?
Ils m'ont déjà envoyée au casse-pipe le midi ! (rires). "Le Tube" commençait 15 minutes avant les JT du midi, sans aucune grosse émission avant. Au niveau, casse-pipe, je ne peux pas faire pire que ça (rires). Et malgré tout, on est parvenu à garder un vrai noyau de 200.000 téléspectateurs, ce qui n'était pas gagné à cette heure-là, surtout en parlant d'un sujet de niche comme les médias. Pour moi, c'est donc assez excitant de me dire que peut-être, on fera mieux avec "Bonsoir !". Plus sérieusement, à Canal, on ne se compare pas, et ce depuis toujours, aux chaînes gratuites et à leurs mastodontes installés depuis longtemps comme les jeux ou les JT. Depuis que je suis à Canal+, on n'a jamais eu la pression des audiences. Je vous le jure et c'est un bonheur ! Je n'ai jamais eu un appel le lendemain pour me dire qu'il fallait changer des choses dans une émission qui venait de faire une audience décevante. Jamais ! Je sais que c'est différent dans les autres chaînes. C'est d'ailleurs pour cela que je suis restée à Canal+ même quand d'autres chaînes m'ont contactée.

N'y aura-t-il pas une redondance entre votre émission et celle de Thierry Ardisson, "Les Terriens du samedi !", programmée sur C8, chaîne du groupe Canal+ ?
Non. "Bonsoir !" n'est pas un talk. C'est une interview entrecoupée de reportages. Thierry Ardisson, c'est le roi du talk et son émission consiste vraiment à interviewer les gens.

La date de lancement de "Bonsoir !" a été décalée. Pourquoi ?
Il y a une raison biologique (rires). Mon congé maternité s'arrêtait le week-end où j'ai repris le "Canal Rugby Club" (le 7 octobre, ndlr). Je m'étais un peu emballée en disant que je reviendrais dès le lundi préparer la première de "Bonsoir !". J'avais sous-estimé la dose de boulot que ça me demande, surtout que je pensais pouvoir avancer sur l'émission pendant mon congé maternité, ce que je n'ai pas pu faire. Encore une fois, j'ai eu beaucoup de chance d'être à Canal parce qu'ils ont été tous super et ont accepté de décaler, comme ils avaient déjà accepté de lancer l'émission en octobre.

Justement, n'est-ce pas un risque d'arriver si tard dans la saison, alors que les habitudes des téléspectateurs sont déjà prises ?
Oui et non. Oui, pour la raison que vous évoquez. Et non parce qu'on va aussi être libérés du flot de nouveautés et de commentaires de la rentrée. En septembre, on aurait peut-être été noyés là-dedans et je ne sais pas si vous auriez parlé de nous. On démarre avec moins de pression. Et concernant les habitudes à cette heure-là, je pense qu'elles existaient avant le mois septembre. Nous, nous allons commencé un peu avant les "20 Heures". Notre ambition est de faire un peu oublier aux gens le JT ou qu'ils aient suffisamment aimé "Bonsoir !" pour aller juste regarder les cinq premières minutes du JT et revenir voir la suite (rires). Plus sérieusement, on a conscience de tout cela. On essaye surtout de bien faire notre émission et d'en faire une qui nous plaise. C'est mon moteur depuis que je suis à Canal+, et c'est pour cela que je suis restée fidèle à cette chaîne. Je ne pense pas que je pourrais avoir cette liberté ailleurs pour l'instant.

"Les dirigeants de Canal+ savent où ils vont" Isabelle Ithurburu

Ce n'était pas trop frustrant d'abandonner l'animation du "Canal Rugby Club" à Astrid Bard pendant votre congé maternité ?
Non, ce n'était pas du tout frustrant (rires) C'était de toute façon impossible pour moi de revenir pour le début de la saison de rugby. C'était juste frustrant d'être un peu déconnectée car il s'était déjà passé beaucoup de choses quand je suis revenue. C'est pour cela aussi que je ne pouvais pas commencer "Bonsoir !" la même semaine. Il fallait vraiment que je me remette dans le rugby pour rattraper le retard. Je regardais les matchs quand j'étais en congé maternité. Mais ce n'est pas pareil que d'être à la rédaction et d'être au contact des acteurs. J'ai eu la chance qu'Astrid, qui au-delà d'être une collègue est une très grande amie, anime très bien l'émission. Il n'y avait aucune ambiguïté. Encore une fois, j'ai un peu l'impression que nous sommes un ovni dans la télé. C'est l'avantage du rugby. Nous partageons les mêmes valeurs.

Des nouveautés prévues pour le "CRC" au cours de cette saison ?
Il y a des nouveaux chroniqueurs qui ont déjà commencé : Vincent Clerc et Frédéric Michalak, qui se partagent d'ailleurs avec la nouvelle émission de Marie Portolano, "Canal Sports Club", qui sera juste avant "Bonsoir !". Sinon, il n'y a pas de révolution dans le contenu pour cette émission très récente. Depuis son lancement en 2015, on se perfectionne tous dans ce qui nous plaît : du magazine et du reportage. On arrive de plus en plus à faire ce qu'on veut dans ce domaine et ainsi à bien se distinguer de "Jour de rugby" (autre émission de Canal+, ndlr) car on avait peur de répéter la même chose. On va donc continuer de creuser ce sillon. Et pour le coup, Canal nous donne les moyens de bien le faire. C'était une révolution pour le rugby d'avoir une émission en clair avec tous ces moyens dignes du foot. Et puis on a la chance d'avoir la star de ce sport : Sébastien Chabal. Je ne dis pas que c'est le meilleur joueur de rugby mais c'est LA star de ce sport. C'est impressionnant : tout le monde le connaît. On parle à des comédiens qui n'ont jamais vu un match de rugby de leur vie, ils le connaissent ! Ca touche tout le monde et je trouve qu'il est parfait dans cette émission car il est vrai. Il n'a aucune langue de bois et ça s'est vu ! (rires) C'est ce qu'on aime chez lui.

Si Canal+ ne parvient pas à garder les droits de la Ligue 1, n'est-ce pas une bonne nouvelle pour le rugby à Canal qui pourrait avoir encore plus de place ?
Ah non ! Ce n'est jamais une bonne nouvelle. Il faut que le sport en général soit fort à Canal. Pour moi, le rugby a déjà une très grande place à Canal+ ! La même que le foot. Et puis je fais surtout confiance à nos dirigeants. Je pense qu'ils savent où ils vont. Il y a une stratégie sur le long terme.

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