Interview
Jacques Legros : "Jean-Pierre Elkabbach a été ma plus grande déception professionnelle"
Publié le 5 octobre 2022 à 17:00
Par Christophe Gazzano
Le journaliste, joker du "13 Heures" de TF1 depuis 1998, raconte son parcours professionnel dans le livre "Derrière l'écran", qui paraît aujourd'hui aux éditions du Rocher. L'occasion d'évoquer ses 40 ans de carrière avec puremedias.com.
Jacques Legros évoque son futur départ du "13 Heures" de TF1 © CHRISTOPHE CHEVALIN-TF1
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Jacques Legros se raconte. Ou plus précisément raconte son parcours professionnel. Dans un livre qui paraît ce mercredi 5 octobre aux éditions du Rocher, "Derrière l'écran", le journaliste, connu pour être le joker du "13 Heures" de TF1, évoque ses 40 ans de carrière et ses multiples expériences, dans la presse écrite, comme à la radio et à la télévision. L'infatigable journaliste de 71 ans planche déjà sur son prochain livre, écrit avec son amie philosophe Laura Lange et qui sera consacré à des sujets du quotidien qui donnent matière à réfléchir. Alors qu'il reviendra aux commandes du "13 Heures" dès le 27 octobre, Jacques Legros a accepté de répondre aux questions de puremedias.com sur son parcours, ses rencontres, ses relations avec Jean-Pierre Pernaut et son avenir.

Propos recueillis par Christophe Gazzano.

puremedias.com : Qu'est-ce-qui vous a donné envie d'écrire ce livre ?
Jacques Legros : L'âge. Ca faisait très longtemps que j'avais envie de raconter des choses, mais pas sur des gens. Plutôt sur une aventure, d'Avignon à Paris en passant par mon lieu de naissance (à Lapugnoy dans le Pas-de-Calais, ndlr). J'entends souvent qu'il s'agit d'une autobiographie, ce qui est faux. C'est vraiment le regard que je porte sur un métier que j'ai connu avec des machines à écrire, donc pas d'ordinateur et pas d'internet... Ce n'était pas en 1850, c'était en 1980 ! Je trouvais que cette évolution méritait d'être racontée. Je pense que les gens qui ont 30 ans aujourd'hui ont oublié ou n'imaginent pas que ça a pu exister.

Vous ne vouliez pas raconter la vie de Jacques Legros donc.
Non, ça n'a aucun intérêt, à part pour ma famille (sourire). C'est vraiment le regard du journaliste sur un métier qui a connu des évolutions folles.

"J'avais la musique chevillée au corps" Jacques Legros

Si vous n'aviez pas été journaliste, vers quel métier vous seriez-vous tourné ?
Vers la musique. J'avais un petit orchestre de potes à l'époque. On jouait le 14 juillet, ça ne devait pas être terrible. Dans mon village, à part l'harmonie municipale, il n'y avait rien, donc j'ai fait comme j'ai pu. J'avais la musique chevillée au corps. Je voulais jouer sur scène, faire partie d'un orchestre. C'était l'ambition de ma vie.

Quand a eu lieu le virage vers le journalisme ?
Quand je suis parti à Paris, tout de suite après le bac. Après la musique, mon rêve c'était la radio. La radio à l'époque, c'étaient des émissions qui fédéraient les jeunes comme "Salut les copains". Europe n°1 c'était pour les jeunes, une vraie révolution. France Inter, c'était la radio officielle. RTL, la radio des vieux. RMC, la radio du sud-est. Sud Radio, la radio du sud-ouest et du rugby. Ca se répartissait comme ça.

Ce qui transparaît dans ce livre, c'est que vous êtes profondément attaché au métier de journaliste. Vous avez toujours veillé à ne pas mélanger les casquettes.
Oui. Et je n'ai jamais dit non à une aventure. Je n'ai jamais eu peur de me casser la figure en faisant quelque chose de nouveau.

"L'affaire Jean-Pierre Pernaut est classée pour moi" Jacques Legros

La promotion pour votre livre a débuté sur les chapeaux de roue avec une polémique autour d'un extrait dans lequel vous évoquez votre coup de colère contre Jean-Pierre Pernaut en 2020. Avez-vous été étonné de l'ampleur que tout cela a pris dans les médias ?
A partir du moment où "TV Grandes chaînes" a fait un titre sur Jacques Legros/Jean-Pierre Pernaut, je n'ai pas été surpris que ce soit repris, même par ceux qui n'avaient pas lu le livre. Ce qui a été le cas. Toutes les rumeurs ont circulé. Je me refuse d'en parler. L'affaire est classée pour moi. On est dans un pays où on a la chance de pouvoir dire ce qu'on veut. En revanche, d'un point de vue journalistique, lancer une polémique sur un titre qui n'est même pas un extrait de ce que j'ai écrit, sans avoir lu le livre, par un intervieweur qui n'a pas lu le livre, ça me dérange un peu. Et un intervieweur qui dit en plus qu'il a cherché à me joindre, alors que c'est faux... C'est la cerise sur le gâteau. Vous noterez quand même que je ne prononce aucun nom (Jacques Legros fait ici référence à l'interview récente de Nathalie Marquay Pernaut sur Virgin Radio menée par Guillaume Genton, ndlr).

En tant que joker du "13 Heures" de TF1, vous avez connu ces dernières années trois périodes particulières puisque vous ne saviez pas quand allait s'arrêter votre intérim à l'antenne : en 2018, quand Jean-Pierre Pernaut a dû s'absenter pour raisons de santé, en 2020, quand vous l'avez remplacé sur la durée pendant la crise sanitaire et en 2021 quand Marie-Sophie Lacarrau a dû se retirer à son tour de l'antenne pour raison de santé. De ces trois périodes, laquelle a été la plus compliquée pour vous ?
C'est surtout la période du confinement. D'ailleurs, le petit incident avec Jean-Pierre Pernaut date de cette période-là. On était tous rincés. Psychologiquement, on était à terre. Je traversais un Paris désert pour me rendre à TF1, avec mon autorisation permanente. J'étais avec une équipe régulièrement touchée par le Covid. Ma femme et mon fils étaient en Corse. Je passais mes week-ends enfermé dans ma chambre. Ca a été dramatique pour moi, comme pour tous les Français.
Pour la première fois, Jean-Pierre et moi nous sommes retrouvés dans le même journal. Le joker a pris la place du présentateur principal et Jean-Pierre a pris la place du joker et tenait le "journal d'un confiné" pendant une dizaine de minutes à la fin de chaque édition. Je comprends la direction de l'information qui a voulu ne pas l'écarter du journal. Jean-Pierre était en pleine forme mais il était bloqué chez lui. Ce studio chez lui, c'était une excellente idée, sauf que quand on a connu un peu Jean-Pierre, on sait que ce n'était pas un homme à accepter les seconds rôles.

Il avait un fort caractère ?
Oui. Le second rôle, c'était compliqué pour lui. Et donc, petit à petit, il essayait de prendre la main du journal. Il aurait voulu le présenter entièrement de chez lui. C'est-à-dire rester dans son rôle de titulaire et que moi, je reste chez moi comme joker.

Pourquoi cela ne s'est pas fait ?
TF1 voulait le protéger, pour raisons de santé. Et ce n'était pas possible techniquement. Mais Jean-Pierre bouillonnait. Je le connaissais par coeur. C'est pour cela qu'à un moment, comme je le raconte dans le livre, j'en ai eu marre, j'ai eu un petit mouvement d'humeur et j'ai dit : "Si c'est comme ça, il n'a qu'à venir faire le journal".

Jean-Pierre Pernaut a été au courant de cet incident, même si vous êtes très vite revenu sur votre décision ?
Il l'a su, oui. Je ne lui ai pas dit mais tout le monde a été au courant. Après, on en a bien rigolé avec la direction de l'info parce qu'ils savaient très bien que je n'allais pas partir. Je voulais juste marquer le coup.

C'était pagnolesque, donc.
Disons, grandiloquent (rires).

L'année dernière, alors qu'il n'y avait pas de perspective de retour au "13 Heures" pour Marie-Sophie Lacarrau, vous avez cédé votre fauteuil de joker au joker du "20 Heures", Julien Arnaud. Pourquoi ?
J'étais exténué. L'équipe m'a dit : "Vu la gueule que tu as, il faut que tu arrêtes !" (rires). C'était moralement très dur de ne pas avoir d'échéance de retour. Et puis je ne suis pas tout jeune...

"Pour moi, le micro-trottoir créé du lien, mais pas plus" Jacques Legros

Dans votre livre, en parlant de votre expérience à la radio, vous avez un oeil critique sur l'exercice du micro-trottoir en disant qu'on demande à des passants "leur opinion sur tout et n'importe quoi pour ne recueillir que des banalités ou se faire jeter comme un malpropre". Pourtant, c'est un peu la marque de fabrique du "13 Heures" de TF1... Vous subissez cet exercice sur la chaîne ?
Le micro-trottoir, si c'est fait pour créer du lien, je suis pour. Si c'est fait pour dire : "voilà ce que la France pense", c'est complètement con.

En effet, on peut donner la tonalité qu'on veut à un micro-trottoir...
Evidemment. Ce ne sont pas quatre personnes qui vont représenter l'opinion de la France. Pour moi, le micro-trottoir créé du lien, mais pas plus.

Vous avez également la dent dure à l'encontre des interviews promo pendant lesquelles les personnalités "font leur petit numéro, plus ou moins raté".
Je n'en reçois pas à "13 Heures". Ce que je relève dans le livre, et ce qui est embêtant, c'est qu'on nous impose de tels équilibres politiques qu'on en arrive à recevoir des politiques à qui on n'a rien à demander pour respecter le temps politique. C'est surtout ça que je critique. Après, pour le reste, vous m'interrogez parce que je sors un bouquin. Je ne vais pas cracher dans la soupe (sourire) !

"Les chaînes info ont tendance à se confondre avec les réseaux sociaux" Jacques Legros

Vous qui avez participé au lancement de LCI en 1994, vous avez un regard critique sur l'évolution des chaînes d'information en continu. A quel moment a eu lieu le basculement selon vous ?
Avec l'arrivée des réseaux sociaux. Déjà, la répétitivité maladive, avec l'image en plus, ça a été problématique. C'est comme être devant une vitrine de gâteaux. Il y en a beaucoup et on n'a plus faim. Nous, nous avions créé l'info en continu pour que chacun puisse y venir au moment où il avait envie d'avoir de l'info. C'était le principe de base de franceinfo (Jacques Legros a participé au lancement de la station, ndlr) et de LCI.
Avec l'influence des réseaux sociaux, il a fallu aller de plus en plus vite, au risque de dire des âneries. J'espérais que l'info allait déteindre sur les réseaux sociaux et c'est l'inverse qui s'est produit. Ces chaînes ont tendance à se confondre avec les réseaux sociaux, à la fois dans les éléments d'images et dans les déclarations... Il y a certes des passerelles à faire, mais il faut garder le contrôle.

Quand les chaînes info passent plusieurs jours à parler "col roulé" à la suite des propos du ministre Bruno Le Maire, vous vous dites que c'est un signe de l'influence des réseaux sociaux ?
C'est nul de la part de tout le monde. Quand on a créé LCI, il y avait deux missions : informer et mettre en perspective. Aujourd'hui, c'est informer avec des images répétitives et touiller avec des invités qui ne sont pas forcément compétents. C'est terrible.

La radio ne vous manque pas ?
Si, énormément. J'ai toujours rêvé d'en refaire, mais personne ne vient me chercher (sourire).

Quel genre d'émission aimeriez-vous présenter ?
Un talk. Faire parler les gens mais d'une façon moins contrainte que ce que je peux entendre aujourd'hui. Quelque chose qui se rapproche plus de la conversation intime, sans pièges et sans agressivité.

Que pensez-vous de la radio filmée qui est devenue la norme aujourd'hui ?
Cela me dérange profondément. Ca ne va pas avec le média en question. La radio c'est la magie. C'est parler à l'oreille des auditeurs. Et là on tue la magie avec ces caméras. C'est de la sous-télé. Pour moi, c'est du voyeurisme et un tue-l'amour.

"On faisait semblant de se chamailler avec Carole Rousseau" Jacques Legros

Vous avez co-présenté pendant six ans avec Carole Rousseau l'émission "Plein les yeux" sur TF1, cela reste-t-il un bon souvenir ?
Quel plaisir, qu'est-ce-qu'on s'est marrés ! Pendant l'enregistrement, on faisait semblant de se chamailler avec Carole, on était très potaches. C'était intéressant à faire : l'émission était fabriquée avec des extraits des journaux du monde entier, qu'on décodait. On apportait une valeur ajoutée. Ce n'était pas de l'image pour de l'image comme on peut le voir aujourd'hui.

Pourquoi l'émission s'est-elle arrêtée ?
Le succès fait qu'on vous en demande de plus en plus et donc ça s'use plus vite, c'est mathématique.

Vous avez récemment déclaré que vous n'aviez pas de relation amicale avec Carole Rousseau alors que vous sembliez très complices à l'antenne. C'était seulement pour la télévision ?
Pour prendre une image : deux comédiens qui jouent les amoureux ne sont pas forcément amoureux à la ville. On s'est toujours très bien entendu mais chacun avait sa vie de son côté. On peut avoir ça sans être amis.

Si l'ambiance a donc été bonne avec Carole Rousseau, cela n'a pas toujours été le cas avec trois personnalités des médias que vous citez dans votre livre : Jérôme Bellay, Jean-Claude Dassier et Jean-Pierre Elkabbach. Lequel de ces trois hommes a constitué votre plus grande déception professionnelle ?
Je mettrai tout en haut du podium Jean-Pierre Elkabbach. Sa réaction a été moche.

(Dans le livre, Jacques Legros raconte un rendez-vous avec le journaliste politique dans les années 1990 où celui-ci est arrivé en lui lançant : "On vous a écrit vos questions ?". Jacques Legros dit avoir alors répliqué : "Non, monsieur Elkabbach. Vous oubliez que je suis journaliste comme vous, et que pendant des années à RTL, face à vous sur Europe 1, je faisais le double d'audience".)

C'est comme si je vous demandais moi aussi si on vous a écrit vos questions, je pense que vous ne le prendriez pas très bien. Je pense que c'est parce que je venais d'Endemol (Jacques Legros a été directeur des rédactions d'Endemol France, ndlr) et que monsieur le journaliste avait des oeillères en considérant que tout ce qui ne relevait pas du journalisme était sale.
Concernant Jean-Claude, on ne s'est pas entendus. Il m'a chargé face à Etienne Mougeotte (ex-patron de TF1, ndlr) au lieu de se charger lui-même. Ce n'est pas beau, mais c'est comme ça...
Et Jérôme, il fait partie des deux personnes qui m'ont tout appris avec Philippe Labro. Jérôme nous a appris les codes de l'information quand on a créé franceinfo. On l'a retrouvé à LCI après. Même s'il avait un caractère de cochon, c'était un maître.

Vous écrivez aussi tout votre attachement à la langue française et vous vous agacez de l'appauvrissement du langage dans le journalisme.
On n'a pas le droit de rigoler avec ça. Cela fait partie de notre mission. On doit s'exprimer dans un bon français sans pour autant adopter un ton ampoulé. "Mettre au jour" et "mettre à jour", cela n'a jamais été la même chose (sourire) !

L'équipe du "13 Heures" vous taquine-t-elle à ce sujet ?
Oui, ils se marrent. Ils disent : "Attention, Jacques va te reprendre !".

"Canal+ joue avec le feu" Jacques Legros

Quelle est votre analyse du conflit actuel entre TF1 et Canal+ autour du non-renouvellement de leur contrat de distribution ?
Je ne connais pas les termes du contrat. Mais je trouve que Canal joue avec le feu. Les gens que je rencontre me demandent comment faire pour contourner le problème. Ils vont tous finir par prendre une box et par oublier Canal. Mais je parle de choses que je ne connais pas...

Pour en revenir à Jean-Pierre Pernaut, vous qualifiez vos relations avec lui de "cordiales" et "distantes".
Quand on dit "distantes", il y a une connotation, mais c'est plutôt dans le sens du respect mutuel. J'écris des choses sympathiques sur lui, même si je reconnais que son amour pour son journal était un peu maladif. Il ne pouvait pas vivre loin de son journal. Mais j'ai du respect pour ce qu'il a fait, pour son contact avec le public. La preuve, les gens ne disaient pas "c'est le '13 Heures' de TF1", ils disaient "c'est le '13 Heures' de Pernaut".

"Je présentais le '13 Heures' de Pernaut" Jacques Legros

Peut-être même disaient-ils quand vous étiez à l'écran, "c'est le '13 Heures' de Pernaut présenté par Legros"...
Oui, je l'ai déjà entendu. Je présentais le "13 Heures" de Pernaut. Quand j'écris qu'il a été la dernière grande star des journaux télévisés en France, c'est tout à fait ça. On ne peut pas dire que ce soit méchant ! Je reconnais le succès qu'il a eu pendant 33 ans.

Diriez-vous que c'est votre proximité d'âge avec Jean-Pierre Pernaut (Jacques Legros est de dix mois son cadet, ndlr) qui vous a permis de tenir sur la durée ?
Je pense. Thomas Hugues, dont j'ai pris la suite dans le rôle de joker, représentait un danger pour Jean-Pierre et moi pas.

Durant toutes ces années, votre rôle de joker a-t-il été menacé ?
Non. Avec TF1, on s'est toujours dit que quand j'en aurai marre ou que je n'aurai plus la santé pour, j'arrêterai. Mais l'âge n'est pas un critère pour eux. Avec Evelyne Dhéliat, on est les deux séniors de l'antenne (sourire) !

Avant que l'information ne soit officialisée, saviez-vous que Jean-Pierre Pernaut allait quitter la présentation du "13 Heures" en 2020 ?
Oui. La direction de l'information me l'avait dit.

Cela vous avait étonné ?
Non, car je pense qu'il souffrait et qu'il se sentait très fatigué. C'était dur à vivre : on voyait bien que ça n'allait plus.

Vous êtes désormais le joker de Marie-Sophie Lacarrau. Son style est-il différent de celui de Jean-Pierre Pernaut ?
Forcément. D'abord, c'est une femme. Elle est jeune (sourire). Ce n'est pas simple pour elle de succéder à Jean-Pierre Pernaut, mais je trouve qu'elle s'en sort bien.

Vous étiez dans la confidence de son arrivée sur TF1, lorsqu'elle était encore titulaire du "13 Heures" de France 2 ?
Non. C'est moi qui les avait mis dans la confidence parce que j'avais fait une analyse des remplaçants possibles et j'étais tombé sur elle parce qu'elle cochait toutes les cases. Ils étaient là en train de faire des secrets et je leur ai dit : "Je sais très bien que c'est Marie-Sophie Lacarrau". TF1 ne voulait pas que ça s'ébruite car elle était encore à France Télévisions.

Vos rapports avec Marie-Sophie Lacarrau sont-ils différents de ceux que vous aviez avec Jean-Pierre Pernaut ?
Le principe reste le même : elle part, j'arrive. Je pars, elle arrive.

Sur Sud Radio lundi, vous avez déclaré à propos de votre départ du "13 Heures" de TF1, "personne ne saura que c'est mon dernier journal". Pourquoi ? Par souci de discrétion ?
Oui. Je me dis souvent : c'est quoi cet ultime péché d'orgueil qui fait croire qu'on va vous regretter ? On ne vous regrette pas du tout, on vous compare éventuellement... Ce ne sera pas un événement.

L'idéal pour vous au lieu de dire "à lundi", ce serait de dire le jour de la dernière...
"A bientôt" (rires).

Quitte à ne donner aucun signe qu'il s'agira de votre ultime "13 Heures" ?
J'aimerais bien. Mais j'ai peur des fuites. En tout cas, je ne vais pas commencer à faire monter la sauce !

"Je ne voulais pas aller en plateau le jour de la dernière de Jean-Pierre Pernaut" Jacques Legros

Dans quel état d'esprit étiez-vous quand vous vous êtes rendu sur le plateau du "13 Heures" pour la dernière de Jean-Pierre Pernaut en 2020 ?
J'étais malade. On m'a poussé dans le dos, je ne voulais pas y aller. Je ne suis pas démonstratif, je suis une sorte d'ours qui se contente de son cercle familial et basta.
Mais je voudrais corriger une chose que j'ai lue et qui dit que je n'ai même pas voulu aller à ses obsèques. Je rappelle que c'est moi qui ai annoncé la mort de Jean-Pierre à l'antenne. Un quart d'heure avant, j'étais encore en direct sur RTL pour évoquer sa disparition avec Pascal Praud. Le journal a été très compliqué ce jour-là parce qu'on recevait le Premier ministre et il y avait aussi la guerre en Ukraine.
Le jour des obsèques, Thierry Thuillier (patron de l'info du groupe TF1, ndlr) m'a laissé le choix entre présenter le journal ou aller à l'enterrement. Je lui ai dit : "je suis depuis 24 ans le joker de Jean-Pierre. Ma place n'est pas parmi les pleureuses à l'église mais ici, au journal. Je serai joker jusqu'au bout, donc je n'irai pas". Ce n'était pas de la défiance mais tous ces corbeaux avec des lunettes noires qui font semblant de pleurer, ce n'est pas moi. Ma place était au journal. Pourquoi aller à l'église ? Pour faire comme tout le monde ? Le plus bel hommage que je pouvais rendre à Jean-Pierre, c'était d'être au journal le jour de ses obsèques. Dans mon esprit, c'était un hommage. Et c'était ma place.

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Jacques Legros
Jacques Legros
"13 Heures" de TF1 : Jacques Legros présente les excuses de la chaîne après une image diffusée "par erreur"
26 décembre 2022 à 14:50
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