Il dénonce le silence du CSA. Hier soir sur France 5, "C à vous" recevait les deux journalistes de France 2 et Canal+ Tristan Waleckx et Jean-Baptiste Rivoire pour commenter la mise en examen de Vincent Bolloré. L'industriel breton est notamment soupçonné d'avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé et Conakry. A l'issue de deux jours et une nuit passés en garde à vue dans les locaux de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales de Nanterre, le dirigeant a été déféré hier devant les juges d'instruction avant d'être mis en examen pour "corruption d'agent public étranger", "complicité d'abus de confiance" et "faux et usage de faux" sans placement sous contrôle judiciaire.
Au cours de son entretien avec Anne-Elisabeth Lemoine et Patrick Cohen, Jean-Baptiste Rivoire a tenu à pointer du doigt l'impunité de Vincent Bolloré. "Il y a une formidable bienveillance à son égard, notamment en France depuis plusieurs années. Je considère qu'il a pris le contrôle d'une télévision nationale dans laquelle il viole en permanence la loi de 86 qui prévoit que les intérêts d'un actionnaire ne doivent pas venir entraver la ligne éditoriale", a lancé le rédacteur en chef de Canal+, ajoutant : "Ce qu'on vit à Canal depuis 2015 en permanence, c'est que la liberté éditoriale est entravée, censurée par un actionnaire qui mélange ses intérêts de business en Afrique et ailleurs, avec la liberté des journalistes."
Il est ensuite revenu sur la "censure" d'un sujet sur le Togo fin 2017 dans "L'Effet Papillon", qui "racontait qu'il y avait des manifestants furieux contre le dictateur". "Comme ça ne suffisait pas, la direction de Canal nommée par Vincent Bolloré a fait diffuser à l'antenne un publi-reportage pour nous expliquer que le Togo est un modèle de stabilité politique. On va être clair. Vincent Bolloré fait de Canal, par moment, un instrument de propagande et dans une totale impunité !", a lâché Jean-Baptiste Rivoire, pointant du doigt les autorités de régulation de l'audiovisuel : "Qu'a fait le CSA ? Est-ce que vous l'avez entendu réagir ? Rien ! Que font les autorités en France ? Rien !" Le journaliste a conclu en affirmant qu'il "essaye de faire son travail sur cette chaîne depuis trois ans" et que "c'est devenu franchement compliqué". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.