Un Insoumis mécontent. Hier soir, Jean-Luc Mélenchon était l'invité du "20 Heures" de France 2 pour évoquer les élections européennes du 29 mai prochain. Dans cette interview d'un peu plus de 8 minutes peu suivie par les téléspectateurs et relayée sur le site de la France insoumise ainsi que sur sa page officielle, le député, interrogé par Anne-Sophie Lapix, a commenté le lancement du grand débat national voulu par le président de la République, le mouvement des Gilets jaunes, mais aussi ses propos acerbes sur les journalistes, rappelant sa volonté de créer un conseil de déontologie du journalisme.
Mais selon toute vraisemblance, le grand regret de Jean-Luc Mélenchon est de n'avoir pas pu réagir à l'actualité du Brexit, alors que l'accord négocié par la première ministre Theresa May avait été largement rejeté la veille par les députés britanniques. Dans un tweet posté hier en fin de soirée, l'homme politique s'est ainsi insurgé : "Pas une question sur le Brexit ni sur notre ligne européenne. L'interview du '20 Heures' de France 2 reste dans la tradition du traquenard du 'service public'".
A l'antenne, l'interview s'est pourtant conclue de façon cordiale, Jean-Luc Mélenchon n'ayant pas fait part de cette frustration à Anne-Sophie Lapix. L'homme a préféré au contraire apporter des précisions sur Manon Aubry, sa tête de liste aux européennes.
La colère de Jean-Luc Mélenchon peut aussi s'expliquer par un précédent fâcheux avec le service public. En novembre 2017, le "20 Heures" de la chaîne avait été épinglé après avoir tronqué dans un reportage une partie des propos de Jean-Luc Mélenchon lors d'une convention de La France insoumise, ce qui en modifiait le sens. Anne-Sophie Lapix avait reconnu une "erreur" deux jours plus tard et présenté les excuses de la rédaction. Enfin, en mai dernier, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait relevé un "manquement à l'obligation de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information" et invité France 2 à "exercer à l'avenir une vigilance particulière".