Lancé en mars 2001, Attention à la marche ! s'arrêtera ce dimanche sur TF1. Néanmoins, Jean-Luc Reichmann reste aux commandes de la mi-journée en proposant, dès lundi, un nouveau jeu intitulé Les 12 coups de midi. L'objectif : regagner du terrain sur France 2 qui, avec Nagui, a su fidéliser les téléspectateurs avec Tout le monde veut prendre sa place. Comment Jean-Luc Reichmann envisage ce nouveau rendez-vous, comment l'a-t-il préparé ? Entretien.
Ozap : On a pu voir les premières bandes-annonces pour votre nouveau jeu. Vous venez de débuter les tournages ?
Jean-Luc Reichmann : Oui, depuis mercredi.
Le planning est un peu court, non ? C'était une volonté de votre part ?
Ça a pris cinq semaines, clé en mains, à partir de la décision et la première diffusion à l'antenne. TF1 me l'avait demandé pour la rentrée et j'ai dit " non ", on y va pour cet été. Je trouve ça plus sympa de démarrer l'été pour voir comment ça va se passer.
Quelles sont vos premières impressions ? C'est fidèle à ce que vous aviez imaginé ?
Oui, c'est surtout beaucoup d'excitation, la même excitation qu'au début d'Attention à la marche !, j'en suis très heureux. Après, on en est au début et ça va s'affiner au fur et à mesure. C'est un nouveau jeu. On a tourné trois émissions à l'heure où je vous parle, et c'est comme de l'horlogerie suisse. On a un peu repris tout à la base : il a fallu adapter le jeu à la tranche du midi et à mon style parce que je ne voulais pas faire quelque chose de totalement différent d'Attention à la marche !. La mécanique est totalement différente mais on retrouvera la même bonne humeur, la couleur éditoriale. En revanche, le décor et la mécanique changent. J'ai un très bon ressenti, ça s'annonce bien.
Quel est le concept, quelles sont les nouvelles règles ?
La mécanique est très simple : quatre candidats s'affrontent en quatre manches pour redevenir le maître de midi. Ça, c'est la base. La personne qui devient le maître de midi pourra alors tenter de gagner jusqu'à 30..000 euros qu'il partagera avec un téléspectateur. Ce maître de midi pourra, dans un deuxième temps, tenter de décrocher l'étoile aux cadeaux. Je suis accompagné d'une bonne fée qui, chaque jour, va rajouter des cadeaux dans cette étoile.
Avec ce maître de midi, on retrouve un côté feuilletonnant comme dans Tout le monde veut prendre sa place, le jeu de Nagui sur France 2. C'est devenu un ingrédient incontournable dans les jeux TV ?
Je crois qu'il faut aller vers ce qui plaît aux téléspectateurs. Effectivement, dans un premier temps, on est là aussi pour suivre un parcours, comme pour les personnages d'une série. On a répondu à une attente du public. Dans Attention à la marche !, les gens aimaient bien revoir certaines personnes et c'est pour ça qu'on a créé " les chouchous " qui pouvaient revenir. Là, on instaure le maître de midi mais ce n'est pas du tout la même chose au niveau de la mécanique : nous, il est obligé de refaire tout le parcours de l'émission. Il n'arrive pas comme ça à la fin, au dernier moment, sur une catégorie bien précise. A chaque fois, il refait toute la mécanique du jeu, donc ça n'a pas vraiment grand chose à voir en fait.
Et ce maître de midi peut revenir indéfiniment ou gagne-t-il seulement le droit de revenir le lendemain de sa victoire ?
Il peut revenir tant qu'il ne se fait pas battre par une personne mais, une fois de plus, il doit à chaque fois refaire tout le programme.
Donc ce n'est pas très simple de rester longtemps !
Non, c'est beaucoup plus " méritatoire " (sic) pour lui. Il refait tout le parcours donc il faut que ce soit méritant.
Avec ce nouveau jeu, l'objectif est de redevenir leader à la mi-journée ?
L'objectif, dans un premier temps, c'est surtout de faire le plus beau des programmes possible. Je veux toujours qu'on offre des programmes de qualité et qui séduisent effectivement un maximum de téléspectateurs. Après, leader ou pas leader, Nagui l'est devenu depuis le dernier champion mais on a un peu trop tendance à oublier assez vite qu'on a été leader pendant plus de neuf ans. C'est ce phénomène du dernier champion, avec ses 150..000 euros avec lesquels il est parti, qui a fait que. Pour moi, la télé est une course de fond : on va peaufiner un petit peu tous les jours. Le but est de faire un joli programme et on verra si les gens adhèrent.
Vous parlez d'une course de fond. On a l'impression que ce nouveau jeu est avant tout présenté comme un jeu d'été. On pourrait presque croire que c'est un test cet été. Est-ce que ça veut dire qu'il y a un plan B si le jeu ne fonctionne pas suffisamment cet été ?
Pour l'instant, si vous voulez, on prend les paramètres exactement comme ils viennent. Dans un premier temps, on va être prudent. On va y aller marche après marche et ce sera plus si affinités. On a décidé de commencer l'été pour avoir le temps de peaufiner.
Mais vous réfléchissez déjà à d'autres jeux ?
Pour l'instant, je suis branché sur celui-ci à vrai dire ! Je suis à 200% sur ce projet et, à la rentrée, je suis à 200% sur la suite de Victor Sauvage puisque j'ai eu la chance que TF1 me commande deux nouveaux épisodes.
On a présenté ce jeu comme une adaptation de Crésus, qu'on avait déjà vu sur TF1. En quoi c'est différent ?
Je suis plutôt parti de la mécanique originale du jeu argentin parce qu'il y a assez peu de bonne mécanique en ce moment. Il y a quand même une pénurie de tout ce qui est création. On est parti sur cette base du jeu argentin mais, après, on l'a mis à la sauce Formidooble, notre société de production. On a essayé de l'adapter avec des ingrédients de bonne humeur, de questions ludiques et aussi la volonté de rester proches des candidats comme je l'ai toujours été dans Attention à la marche !. La formule a donc été modelée à 80%.
Attention à la marche ! était une création originale. Dans le contexte actuel, TF1 est plus frileuse et préfère des formats déjà rodés ailleurs ?
Bien sûr. Aujourd'hui, il faut qu'on arrive à rassurer un peu tout le monde et je comprends complètement que TF1 et les diffuseurs en général soient de plus en plus frileux. Il y a une dizaine d'années, on a eu une chance énorme de proposer un concept totalement original. Aujourd'hui, on est parti sur une base existante mais tout le monde a besoin de se rassurer. Depuis quelques années, avec l'arrivée de nouveaux médias, on s'aperçoit que ce n'est plus la même télé qu'hier donc il faut s'adapter avec les nouvelles habitudes des téléspectateurs.
Vous aviez proposé des créations originales à TF1 pour cette case ?
Oui, ça n'a pas abouti, mais quoiqu'il arrive, j'ai mis quelques ingrédients de ces propositions dans Les douze coups de midi.
On vous a aussi récemment vu en prime time avec un second numéro d'Identity. Vous avez dit que TF1 vous l'avait demandé. Le jeu n'a pas vraiment marché, est-il condamné ?
Ça, c'est le diffuseur qui décide. Si la direction de TF1 me demande à la rentrée ou l'automne un numéro d'Identity, on le fera avec plaisir. C'est peut-être aussi une question de case, de saison. Ce n'était peut-être pas la bonne saison et les gens ont leurs habitudes. C'était un des premiers week-ends où le soleil brillait, les gens ont aussi leurs habitudes avec Patrick Sébastien donc voilà.
Vous avez d'autres projets en prime time ?
Pas pour cet été car mon cheval de bataille reste Les douze coups de midi. Et je suis aussi déjà branché sur la suite de Victor Sauvage.
A la rentrée, TF1 compte lancer de nouveaux divertissements qui s'étaleront sur plusieurs semaines. Vous a-t-on proposé un de ces projets ?
On m'a proposé de faire des pilotes. Là, je vais faire un autre pilote pour TF1 et on verra ce que ça va donner. Mais, pour qu'un programme aboutisse, il faut faire des essais.
Ce pilote est destiné au prime time ?
Je ne sais pas. C'est un pilote qui existe déjà également et qu'on va essayer d'adapter. Une fois de plus, pour qu'une idée aboutisse, on a besoin de beaucoup travailler. Sur Attention à la marche !, avec Etienne Mougeotte, on avait fait trois pilotes avant de le mettre à l'antenne.
TF1 réfléchit à de nouveaux jeux pour son access. On pourrait vous retrouver, à l'instar de Nagui sur France 2, le midi et le soir sur TF1 ?
Aujourd'hui, mon planning est déjà bien chargé. Si ça doit se faire, ce ne sera pas pour tout de suite mais quoiqu'il en soit, on n'est jamais à l'abri d'une bonne idée.
En tout cas, l'idée ne vous freine pas. Vous n'auriez pas peur d'être surexposé ?
Non, pas du tout. Moi, je vais toujours là où le vent me porte. Je n'ai jamais tiré de plans sur la comète, je prends vraiment la vie telle qu'elle vient et je trouve qu'elle vient très, très bien pour moi.