Jean-René Fourtou a voulu clore vendredi, par un long entretien auMonde, la séquence "guerre de succession" qui a récemment agité les hautes sphères de Vivendi. Le président du conseil de surveillance du groupe médias est revenu à cette occasion sur ses récentes tensions avec Vincent Bolloré. Il a ainsi reconnu "des divergences sur le management et la future gouvernance du groupe" avec le premier actionnaire de Vivendi.
Concernant sa succession, l'ancien PDG de Rhône-Poulenc a aussi tenu à arrondir les angles. Après l'échec de son favori, l'Allemand Thomas Rabe, dont la nomination a été contrecarrée par Vincent Bolloré début septembre, Jean-René Fourtou a voulu calmer les inquiétudes du remuant homme d'affaires breton. Il a ainsi affirmé son intention de ne pas "brader Vivendi à des étrangers" comme le lui a reproché un temps Vincent Bolloré. Jean-René Fourtou a même promis d'aider l'homme d'affaires breton à prendre prochainement le contrôle du pôle médias de Vivendi. "Vincent Bolloré pourrait me succéder à la tête du conseil de surveillance de l'entité médias et contenus (...) Je l'aiderai" a-t-il ainsi fait savoir.
Mais le président du conseil de surveillance a surtout voulu éclaircir la stratégie actuelle de Vivendi. Le groupe français, propriétaire notamment de Canal+ et SFR, souhaite ainsi toujours scinder ses activités autour de deux pôles clairement distincts. D'un côté, les contenus médias, avec notamment Canal+ et Universal. De l'autre, SFR. Sur le cas de l'opérateur télécom français, Jean-René Fourtou s'est d'ailleurs montré moins catégorique qu'auparavant.
Alors qu'il laissait récemment entendre qu'il voulait se séparer de son opérateur mobile, Jean-René Fourtou a déclaré qu'"une solution pourrait être que SFR reste avec Vivendi". Il a également vanté le "potentiel de croissance très important" de l'entreprise telecom et confirmé la stratégie de mutualisation des infrastructures mise en oeuvre récemment avec Bouygues. Quant au reste des actifs de Vivendi, ils sont bel et bien en passe d'être vendus afin d'éponger les dettes très importantes accumulées par le groupe. Jean-René Fourtou a ainsi indiqué que son entreprise finalisait actuellement les ventes de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard et de Maroc Telecom.