Le conflit entre Jeannette Bougrab et les proches de Charb n'en finit pas de s'étaler à la Une des médias. Le lendemain de l'attaque contre "Charlie Hebdo", l'ex-secrétaire d'Etat du gouvernement Fillon avait décidé de commenter sur BFMTV l'attentat contre le journal satirique non pas en tant que femme politique mais en tant que compagne de Charb, le caricaturiste de "Charlie Hebdo" décédé dans l'attentat. Rendant ainsi publique une relation jusqu'alors secrète, l'ex-secrétaire d'Etat avait aussi évoqué son histoire avec le dessinateur dans "Le Grand Journal" de Canal+ le lendemain 9 janvier, puis dans "Le Supplément" de Maïtena Biraben enregistré le même jour et diffusé deux jours plus tard.
Dès le samedi, la famille de Charb avait tenu à démentir à l'AFP cette relation amoureuse. "Nous démentons formellement l'engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab", avait indiqué Laurent Charbonnier, le frère du dessinateur, avant de demander à la responsable politique de ne plus prendre la parole publiquement concernant le dessinateur et "de respecter le deuil de la famille".
Des déclarations auxquelles avait vivement réagi Jeannette Bougrab sur Facebook. Le 11 janvier dernier, elle avait ainsi expliqué qu'elle ne se rendrait pas à l'enterrement de Charb. "Je vais partir quelques jours à l'étranger pour tenter d'oublier ce terrible cauchemar. Rien ne me sera épargné. Mais je suis toujours debout", avait-elle écrit. Confirmant sa relation avec le dessinateur via la publication de photos, elle avait lancé : "Je n'ai aucune légitimité parce que je n'étais pas sa femme, je n'étais pas mariée avec lui. Je n'ai pas envie de rentrer dans cette mare de boue qui est laide, qui est moche. Ils l'ont quelque part tué une deuxième fois en faisant ça".
Après plusieurs jours de silence, l'ex-secrétaire d'Etat a finalement décidé de contre-attaquer sur le terrain judiciaire. "Les médias et les réseaux sociaux ont relayé ces deux dernières semaines certains propos injurieux et diffamatoires à l'encontre de Mme Jeannette Bougrab", a ainsi annoncé à l'AFP son avocat, Me Hervé Temime.
"Elle m'a mandaté pour engager toutes les actions en justice propres à faire respecter ses droits et sanctionner les personnes responsables de ces atteintes, présentes ou futures", a ensuite précisé l'avocat, assurant que "la relation sentimentale" de Jeannette Bougrab avec Charb était "incontestable". Et d'assurer : "Mme Bougrab dispose de preuves irréfutables des liens amoureux qui les unissaient. Elles seront produites en justice, ce qui n'aurait jamais dû être rendu nécessaire".