L'émotion était au rendez-vous hier soir sur BFMTV. Ruth Elkrief recevait Jeannette Bougrab, la compagne de Charb, le patron de "Charlie Hebdo" décédé dans l'attaque terroriste ayant visé le journal mercredi. Logiquement très émue, l'ex-secrétaire d'Etat a fait part de son sentiment "d'immense gâchis". Evoquant de "véritables héros", Jeannette Bougrab a expliqué qu'"une guerrre était déclarée".
Elle a dans la foulée semblé plaider en faveur d'un renforcement de l'arsenal législatif, notamment sur Internet. "Je ne suis pas convaincue que les mesures ou les dispositifs législatifs qui sont aujourd'hui à notre disposition soient suffisants. Je pense qu'Internet, Twitter, ces déversoirs de haine où de manière anonyme, les gens peuvent décider de fatwa, décider de qui doit vivre, qui doit mourir, on n'a pas forcément pris la mesure" a regretté l'ex-secrétaire d'Etat.
Et cette dernière de pousuivre : "Mon compagnon est mort assassiné parce qu'il dessinait dans un journal. Alors j'aimerais juste qu'on m'explique ce qui se passe en France". Puis de dénoncer : "Je pense que certains ne poursuivront pas l'aventure de 'Charlie' parce qu'ils sont terrorisés, parce qu'ils ont peur pour leur vie, parce qu'ils savent très bien qu'aujourd'hui en France, quand vous prenez un crayon, on peut vous tuer. C'est ça aujourd'hui la France".
"Il faut arrêter d'être langue de bois. Aujourd'hui, il y a des policiers, il y a des innocents dans la rue qui sont morts, et des gens qui dessinaient qui ont été assassinés en France". Jeannette Bougrab a ensuite appelé à poursuivre l'aventure "Charlie Hebdo" : "Charlie doit continuer. Il y a les pères fondateurs de 'Charlie' : Cabu, Wolinski qui sont partis. Stéphane (Charbonnier dit Charb, ndlr) qui était celui qui tenait la barre n'est plus là. Il faut trouver des gens aussi pugnaces qu'eux" a-t-elle expliqué. Avant d'ajouter : "Si 'Charlie' disparaissait demain, on assassinerait une deuxième fois Stéphane, on assassinerait une deuxième fois Cabu, on assassinerait une deuxième fois Wolinski, On assassinerait Tignous...".
Alors que Ruth Elkrief évoquait le mouvement mondial "Je suis Charlie", qu'elle a comparé à une "sorte de victoire", Jeannette Bougrab a immédiatement corrigé. "Non, non, parce qu'il est mort. Absolument pas. Ce n'est pas une victoire. C'est une défaite, une tragédie pour notre pays. Et je refuse de me réjouir qu'on manifeste dans la rue parce qu'ils ont arraché l'être cher qui m'accompagnait dans la vie. Donc non", a-t-elle conclu. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.