C'est un motif de grogne récurrent pour les téléspectateurs de France Télévisions depuis le coup d'envoi des Jeux olympiques de Tokyo le 23 juillet dernier. Ils ont en effet été privés à plusieurs reprises de certains moments forts, soit en raison d'une coupure publicitaire, soit à cause d'une bascule d'une chaîne à une autre. La compétition est en effet retransmise sur France 2, France 3 et France 4 pour près de 18 heures de direct par jour. Lundi après-midi encore, les téléspectateurs de France 3 ont été brusquement incités à zapper alors que la série du 400 m haies féminin venait de débuter.
La chaîne avait laissé place à une page de publicités et la suite s'est donc déroulée sur France 2. Même Laurent Luyat s'est fait surprendre. "On pensait que la course se terminerait sur la Trois, ça n'a pas été le cas", n'a-t-il pu que constater, visiblement désabusé. Déjà, dimanche dernier, face aux récriminations sur les réseaux sociaux, le journaliste s'était justifié en ces termes sur Twitter : "Pour info, comme mes petits camarades à l'antenne, je ne suis pas responsable des pubs, ni de l'heure des bascules". France 2 venait alors de lancer quelques instants plus tôt une page de publicité en pleine finale du fleuret masculin par équipes.
Interrogé ce mardi par nos confrères de "L'Equipe", le directeur adjoint des sports de France Télévisions, Pascal Golomer, présent à Tokyo, résume le problème en ces termes : "C'est une mécanique de grande précision qui doit fonctionner parfaitement pour éviter tout couac. (...) La très grande majorité du temps, tout se passe bien. Et fort heureusement, les JO sont très regardés... Donc dès qu'il y a une petite erreur, ça prend de l'ampleur".
Revenant sur l'épisode commenté de dimanche dernier, le responsable esquisse un mea culpa. "Dimanche, avec l'escrime, cela s'est mal passé et on était les premiers mécontents. Mais on essaye de tout prévoir, d'anticiper quand deux événements vont se télescoper et les pubs sont prévues dans les conducteurs des chaînes. On arrive donc le plus souvent à tout faire fonctionner parfaitement...", explique Pascal Golomer, qui assure avoir déjà renoncé à des coupures publicitaires pour conserver la fluidité de la retransmission.
Pour le patron adjoint des sports, le bilan est donc au global positif : "Sur l'ensemble des Jeux, je n'ai pas noté une accumulation d'incidents et de loupés. On ne parle pas d'un ou deux matches de foot par jour là, ce sont des dizaines d'épreuves simultanément", souligne-t-il.
Un représentant du Syndicat national des journalistes de France Télévisions, Antoine Chuzeville, rappelle enfin que chaque chaîne a des contraintes incompressibles. "Ce n'est pas par plaisir ou par incompétence qu'on bascule ou qu'on envoie la pub à certains moments, mais pour respecter de fortes contraintes (décrochages régionaux, JT qui s'enchaînent, cadre horaire des pubs, etc.)", détaille celui qui déplore un cadre "assez rigide".